Les guérisseuses

Chapitre 16

Lorsque la petite troupe pénétra dans le repaire de Meretseger, Meryt discerna immédiatement la présence de sa déesse. Une chaleur, douce et rassurante, l'enveloppa toute entière.

Elle demanda à ses congénères de s'arrêter et de rester derrière elle. Lentement, elle s'avança, humant les effluves délicates d'encens que dégageaient les dieux.

Soudain, elle apparu.

Elle avait prit sa forme de gigantesque cobra et son corps ,épais et sinueux, semblait interminable. Et pourtant, malgré son apparence peu avenante, elle dégageait une aura rassurante et protectrice. 

- Bonjour Meryt.

- Bonjour déesse.

- Fais donc avancer tes semblables, je vous attendais.

La magicienne invita d'un signe ses compagnons à lui emboîter le pas. Ils arrivèrent au fins fond de la grotte et là, la divine Meretseger prit la parole.

- Meryt, Satis et Menat, votre dernière mission a été couronné de succès, je vous en félicite. Cependant, comme vous le savez, elle n'est pas entièrement achevé. Il faut maintenant arrêter l'auteur de ces méfaits. Nous, les dieux, avons protégés la population et avons pu empêcher un désastre. Mais il court toujours. Et aux vues du nombre important d'égyptiens en ces lieux, une intervention discrète est à privilégier.

Leny prit alors conscience de toute l'importance de celles qu'il accompagnait. Ces jeunes femmes étaient en quelque sorte des agents secrets au service des dieux.

- Ce traître a dérobé une âme juste, et grâce à cela à trompé un des gardiens de notre monde astral. Et ensuite, il lui a suffit de pourrir quelques âmes pour les engager à son service. Cela veut aussi dire qu'il est magicien et dévoué aux forces d'Isefet.

Le jeune homme sentait la colère de la divine Meretseger. Tout son corps de serpent dégageait soudainement une lumière semblable au feu qui, si elle ne s'arrêtait pas de grandir, l'aveuglerait complètement.

- Tout cela ne serait pas arrivé si on lui avait fait passer l'examen de Maât, comme nous le faisons toujours pour nous assurer que chaque individu de passage ou voulant s'installer dans notre monde astral est un être bon. Malheureusement, il a assassiné le gardien qui l'avait fait rentrer bien avant et a disparu. Cela veut aussi dire qu'il avait beaucoup de pouvoirs.

Elle s'adressa à Leny, qui commençait sérieusement à paniquer à l'idée de se retrouver avec un tueur à ses trousses.

- Les guérisseuses ont fait un formidable travail en délivrant les âmes qu'il avait corrompu et en affaiblissant le chef de la bande. Ainsi nous avons également put renforcer toutes nos barrières et sécuriser notre monde astral, empêchant quiconque d'entrer et de sortir tant que ce monstre ne sera pas arrêté. Et toi, Leny, tu vas les y aider.

Le pauvre commençait sérieusement à regretter d'avoir accepté et sentait un nœud se former dans sa gorge.

- Donc... si je comprend bien... il faut retrouver un tueur en série ?

- Son but était de voler des âmes et les noircir pour détruire notre monde et nos pouvoirs à petit feu. En faisant cela, il tue une seconde fois ces égyptiens, en les privant de la vie éternelle qu'ils méritent. Pour faire simple, sur Terre, les égyptiens étaient les seuls responsables de la Maât : l'équilibre, la vérité et la justice, le gouvernail de l'Égypte. C'était au pharaon de diriger et d'assurer cet équilibre par les rites sacrés et au peuple d'appliquer la Règle au quotidien. Si le monde sombrait dans le chaos, c'était à cause d'eux. Si nous n'étions plus vénérés, si nous nous trouvions dans un pays injuste et contraire à nos valeurs, alors nous n'avions qu'a le quitter, emportant avec nous tout les bienfaits offerts aux humains.  Mais maintenant, dans ce monde astral, nous devons protéger ceux qui ont appliqué la loi de Maât et ont été justes et bons dans leur vie. C'est une sorte de bon retour des choses si tu préfères. Ils doivent avoir la garantie d'une vie sans fin et remplie de bonheur, car c'est ce qui leur a été promis. Une vie éternelle, aux côtés des dieux. 

Le jeune homme hocha la tête, agréablement surpris par cette mentalité. Déjà plus rassuré de se savoir dans un environnement sûr et entouré d'esprits bienveillants, il sentit le nœud dans sa gorge se défaire.