Les guérisseuses

Chapitre 19

Le gardien des nécropoles conduit la bande dans une autre salle dans laquelle était exposée une gigantesque carte que le dieu désigna comme étant celle du monde astral égyptien.

- La dernière fois que nous l'avons détecté, il se trouvait aux alentours de ce lac. Et c'était il y a quelques minutes à peine, d'après les informations donnés par les éclaireurs qui sillonnent le pays. Ils ont repérés un signal magique mais n'ont pas osés intervenir en raison de la puissance de l'ennemi.

Il s'adressa aux trois femmes.

- Voulez-vous que je vous ouvre immédiatement un portail à cet endroit ?

- A nous trois, étant donné sa puissance, il sera difficile de l'intercepter. Il nous faut davantage de magie. Dit Menat.

La divinité se mit à réfléchir avant de leur offrir une alternative.

- Je vous propose de vous rendre au palais de Neith, peut-être acceptera-t-elle de vous prêter un de ses arcs sacrés.

- J'ai eu auparavant un contact avec cette déesse, ajouta Satis. Elle ne refusera pas de nous aider.

- Je vous ouvre un portail sur-le-champ. Déclara Anubis.

Et en moins d'une seconde, l'espace se déforma pour former un grand cercle de lumière.

Tout allait trop vite pour Leny. Le pauvre avait énormément de mal à assimiler l'enchaînement des évènements. Ils venaient de passer moins d'une heure dans le palais du dieu chacal que déjà ils étaient envoyés dans le fief d'une autre divinité qu'il ne connaissait même pas.

Il respira un bon coup et croisa le regard de Meryt, qui lui tendait la main pour passer le portail. Il la lui tendit, la serra et tout devint noir.

Le domaine de la déesse Neith était des plus splendide mais restait dangereux. Un sol quelque peu marécageux, une quantité d'animaux, passant du crocodile à l'ibis, de l'oxyrhinque à l'hippopotame.

Le jeune homme et les guérisseuses essayèrent tant bien que mal de se frayer un chemin à travers toute cette végétation grouillante de vie. Et alors qu'ils avaient enfin trouvé un morceau de sol quelque peu stable, une lumière vive passa devant leur yeux.

Apparu alors une magnifique femme, au visage androgyne et portant la couronne rouge du Delta. Sa prestance se raffermissait par l'arc est les flèches qu'elle tenait fermement dans une main et à son regard altier.

- Ne dites rien, mes enfants. Je sais ce qui vous amène.

Cette voix qui, comme celle des autres divinités, résonnait dans l'espace, stupéfia Leny. De plus, cette apparition soudaine l'avait pétrifié sur place.

La divine Neith s'approcha du petit groupe. Elle tendit ses mains, paumes vers le ciel, et les écarta lentement l'une de l'autre. Au fur et à mesure qu'elle écartait les bras, une énergie lumineuse commençait à croître et dessinait les contours d'un arc et de flèches.

Une fois qu'elle eût finit, elle admira pendant quelques instant son œuvre. Satisfaite, elle tendit le fruit de son travail à la suivante de Sekhmet.

L'arc était d'une incroyable beauté, et les gravures dorés qui s'y trouvaient étaient d'une finesse incroyable. Les flèches, quand à elles, étaient d'une légèreté et d'une perfection inimitable.

- Je te le confie, Satis. Je sais que tu auras les compétences nécessaire pour le manier admirablement.

Très honorée par les propos de la déesse, la guerrière s'inclina tout en la remerciant.

- Les sept flèches qui sont en votre possession réapparaîtront si vous les perdez où si vous tirez et qu'elles n'atteignent pas leur cible. Maintenant, partez. Il n'y a plus une minute à perdre.

Et la petite troupe fut à nouveau aspirée par un tourbillon.

Après un nouveau trou noir, le groupe atterrit aux bord du gigantesque lac.

- Nous allons former deux groupes et commencer nos recherches. Dès que quelqu'un trouve quoi que ce soit, il fait signe à l'autre groupe. Nous devons être efficace. Annonça la suivante de Meretseger.

La suivante d'Hathor et la suivante de Sekhmet partirent ensemble d'un côté, Leny et la magicienne de l'autre. La nuit tombait progressivement sur le monde astral égyptien quand les recherches débutèrent.

Un peu anxieux, le jeune homme fit attention de rester près de Meryt, ne désirant en aucun cas faire une rencontre peu sympathique. Un meurtrier n'était pas la meilleure personne à croiser seul, à la nuit tombé, au bord d'un lac. Du moins si on avait envie de rester vivant.