Chapitre XII : Le pouvoir inquiète ceux qui ne l'ont pas ✔

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« - Que vois-je là ? Ne serait-ce pas mademoiselle Ward qui essayerait de nous fausser compagnie ?

Mindy Ward s'arrêta net et ferma les yeux en soupirant. Qu'est-ce qu'elle s'imaginait ? Son patron avait beau être riche, il ne la laisserait jamais partir avant la fin de son service et ce même s'il ne la payait pas grassement.

- Mademoiselle Ward, je vois qu'il manque des guirlandes ici. Et pas mal de décorations de ce côté de la salle. Vous vous êtes déjà rendue à une fête prestigieuse qui n'avait pas de décorations ?

La jeune fille leva les yeux au ciel et pivota sur elle-même, un soupir exaspéré franchissant ses lèvres. Les sourcils froncés, elle marmonna dans sa barbe :

- Cette salle est plus chargée de décorations que le chalet du père Noël.

Pourtant, malgré son mécontentement évident, elle rebroussa chemin, attrapa une guirlande et partit l'accrocher à l'endroit désiré par son patron. Bastian, un bel homme, convoitise de toutes les femmes du pays, se recoiffait grâce au miroir qu'il ne lâchait jamais depuis qu'il avait fait le vœu de devenir irrésistiblement beau. Du moins c'est que racontaient les rumeurs. Il paraissait même qu'il était bien plus vieux que ce qu'il ne voulait faire croire ! D'autres le pensait même immortel. Tout un tas de rumeurs qui faisaient parler de lui, bien trop souvent au gout de Mindy et ses employés qu'il traitait comme des moins que rien.

Certains disaient même que Bastian avait été élu Président à une époque, mais suite à un évènement encore inconnu à ce jour, il avait quitté ses fonctions, changé de tête, de vie et même de femme.

Des histoires plus abracadabrantes les unes que les autres, mais que l'homme cupide et vaniteux qu'était son patron n'avait jamais pris la peine de démentir, histoire de garder cette petite part de mystère autour de lui. Il aimait tant se donner un côté mystérieux, pour selon lui, exciter les charmantes demoiselles qui gravitaient autour de son trône. Loin de l'impressionner, ses méthodes plus que douteuses avec les femmes avaient le don d'énerver Mindy au plus haut point. Il traitait ses employés comme des esclaves, et les femmes comme des bouts de viande. Un homme répugnant au plus haut point mais qui avait une qualité : de l'argent à en perdre l'esprit.

Alors qu'elle venait tout juste de poser la première guirlande, un de ses collègues s'approcha d'elle, un gigantesque fraisiers entre les bras.

- Courage, chuchota-t-elle en voyant le jeune homme soupirer. Dans quelques heures ce calvaire sera enfin terminé, elle lui adressa un sourire encourageant mais celui-ci ne le lui rendit pas.

- Tu sais ce qui m'énerve ? C'est qu'il est plein aux as et qu'il pourrait largement nous payer plus ! Ou non, en fait il n'a même pas besoin de ça. Il pourrait souhaiter que la salle soit parfaitement décorée et son vœu se réalisera comme par magie. Mais non, Monsieur a trop peur que son Médaillon soit comme une lampe magique et qu'il ne puisse exaucer que trois souhaits.

Mindy continua à afficher son plus beau sourire. Elle ne comprenait pas tout à ces histoires de Médaillon et franchement ça ne l'intéressait pas plus que ça. Elle changea rapidement de sujet pour ne pas se sentir trop larguée.

- Bastian est un cinglé imbu de lui-même. Qui est-ce qui organiserait une fête juste pour crier haut et fort qu'il est l'Homme le plus puissant et le plus riche du monde ?

Son interlocuteur leva les yeux vers la jeune femme mais ne lui répondit rien et elle continua :

- Sérieusement, qui ça intéresse de savoir qu'il possède un médaillon qui brille tout seul ? Personne. Un jour sa fortune s'épuisera et il sera forcé de le vendre pour se racheter une image. Et je serai aux premiers loges pour le regarder trimer et essayer de récupérer juste assez d'argent ne serait-ce que pour s'acheter à manger.

Au delà des motsWhere stories live. Discover now