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Lorsque je me suis réveillé le lendemain matin, Sacha n'était plus dans le lit. J'ai profité de son absence pour enfiler mes vêtements. Je me suis observé dans le miroir. J'avais une tête à faire peur, avec mes cheveux ébouriffés et mes yeux cernés. J'avais eu beaucoup de mal à dormir la nuit passée, en raison de ma médiocre installation. Pour faire court, je n'avais cessé de me retourner et de me retourner dans l'espoir de trouver le confort, en vain. Je me suis brossé les cheveux, puis je suis sorti de la chambre pour regagner la cuisine et la salle à manger. Une forte odeur de gaufres emplissait l'appartement. Sacha était assise au comptoir, une gaufre à moitié mangée dans son assiette et un café à la main. Je me suis assis près d'elle. Elle m'a embrassé la joue.

— C'était pourquoi ça ? ai-je demandé, la voix rauque.

— Parce que je m'excuse de mon comportement de la veille.

J'ai haussé les épaules.

— Je n'avais pas à me mêler de cette histoire.

— C'est pas comme si tu avais eu vraiment le choix, non plus.

J'ai souri.

— Depuis quand tu bois du café, toi ?

— Depuis longtemps, a-t-elle répondu. Tu en veux ?

— Non, merci. Je déteste le café.

Sacha a haussé les sourcils.

— Tu en aurais peut-être besoin, avec la nuit que tu as passée.

— Comment le sais-tu ?

— Je t'ai entendu bouger toute la nuit.

— Désolé.

— Et puis, avec la tête que tu as...

Je lui ai frappé amicalement le bras. Elle a souri.

— Alors, c'est quoi les plans pour aujourd'hui ? l'ai-je questionné.

Je suis allé me servir deux gaufres dans une assiette, la faim me tenaillant l'estomac. Sacha ne m'a pas quitté des yeux.

— Ce soir, on pourrait aller au Vieux-Montréal.

— Et cet après-midi ?

— J'ai prévu de rester ici, a-t-elle admis. Je dois parler à mon père.

J'ai hoché la tête.

— J'irai faire un tour en ville alors.

— Tu es certain que tu pourras te débrouiller seul ?

— Tu me fais confiance ou pas ?

— Bien sûr que je te fais confiance, a-t-elle rétorqué. Je n'ai tout simplement pas envie que tu te perdes dans la ville.

J'ai levé les yeux au ciel.

— Sacha, je sais me débrouiller. Ne t'en fais pas.

Elle a a souri. Holly s'est alors mise à japper. Sacha lui a caressé le pelage et lui a donné le reste de sa gaufre. Je lui ai jeté un coup d'oeil.

— Tu es certaine que tu as le droit de faire ça ?

— Non.

Ça m'a fait rire.

Le père de Sacha est alors entrée dans l'appartement, plusieurs sacs d'épicerie en main. Il les a tous déposés près de l'entrée. Holly s'est précipitée vers lui, la queue battante.

— Salut, les jeunes, nous a-t-il dit.

Je l'ai salué en retour. Quant à Sacha, elle a grommelé quelque chose qui s'apparentait à un bonjour. Le géniteur de mon ami s'est alors mis à ranger son épicerie. Sacha et moi l'avons aidé, même si nous n'étions pas d'une très grande aide. Nous n'étions pas efficaces à chercher l'endroit exact où reposait chacun des aliments. Frederick a fini par nous dire de laisser tomber, le sourire en coin.

La théorie des cactusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant