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J'avais passé une semaine épuisante. Entre les études et le travail, j'avais eu peu de temps pour me retrouver seul avec moi-même. Sacha et moi faisions toujours le trajet en bus jusqu'à l'école ensemble, mais c'était un des rares moments que nous partagions. Notre horaire n'étant pas similaire, nous peinions à nous croiser durant la journée. À l'heure du dîner, nous avions de nouveau droit à un petit moment. La cafétéria étant occupée par des gens qui nous gênaient, nous allions toujours manger sur la pelouse à l'avant de l'école. Et puis, à la fin de la journée je partais travailler. Sacha, elle, rentrait directement chez elle ou allait à l'un de ses nombreux rendez-vous. Quand mon quart de travail était finalement terminé, je prenais le chemin de la maison et j'appelais Sacha. On arrivait à parler pendant des heures et des heures. Seulement, le temps pressait : les examens approchaient à grand pas. C'est ainsi que du lundi au vendredi, nos conversations téléphoniques avaient passé de deux heures à une vingtaine de minutes. Il n'y avait plus une seconde à perdre à ce temps-ci de l'année. Il fallait étudier, travailler, étudier, travailler.

Voilà pourquoi, le lundi suivant, à quelques heures seulement de mon examen sommaire de physique, j'étais incapable de quitter mon lit. Six heures et demi du matin, c'était beaucoup trop tôt pour quelqu'un comme moi, qui avait passé la nuit à étudier. Mais ma mère n'était pas de mon avis ; elle est entrée dans ma chambre sans me prévenir.

— Lève-toi ! s'est-elle exclamée. Pas question que tu sois en retard pour ton examen.

— J'en n'ai pas envie...

Elle a levé les yeux au ciel.

— Et moi, je n'ai pas envie que tu restes dans ton lit toute la journée. L'école c'est important, Logan.

Une voix familière s'est faite entendre depuis la cuisine. Je me suis aussitôt redressé.

— Sacha est là ?

Ma génitrice a hoché la tête.

— Elle t'attend. J'imagine que tu n'as pas envie de la faire attendre.

J'ai secoué la tête, avant de m'extirper du lit. Ma mère m'a regardée faire, un sourire en coin. Elle semblait songer à quelque chose d'important.

— Ne t'en fais pas, a-t-elle dit. Il ne te reste qu'une petite semaine d'école. Après, ce sera les vacances.

— Encore heureux !

— Et tu pourras rester dans ton lit toute la journée.

— Non, parce que tu vas me crier de me bouger le cul et de faire un peu de ménage.

Ma mère a ri.

— Il y a des chances, oui.

— Et puis, je vais travailler.

— C'est vrai, a-t-elle admis. Tu ne seras pas à la maison tout l'été.

J'ai entendu Sacha rire depuis l'autre pièce.

— Je serai dans la salle à manger, m'a informé ma génitrice.

J'ai acquiescé. Lorsqu'elle a quitté ma chambre, j'ai enfilé un pantalon et un tee-shirt fraîchement lavé. Puis, j'ai rejoint ma famille dans la pièce avoisinante. Sacha était assise à la table de la cuisine et discutait avec mon père. Ma mère s'était mise à lire le journal, tout en écoutant un peu leur conversation. Lorsque ma copine m'a aperçu, elle a souri.

— Logan.

— Sacha, ai-je murmuré.

— Tu es prêt ?

— Euh, c'est que je n'ai pas déjeuné et que je dois me brosser les dents.

— Je parlais de l'examen de physique, a-t-elle expliqué.

La théorie des cactusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant