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     Le lendemain, je suis resté au lit. Je n'ai pas daigné me lever pour aller déjeuner. Je n'en avais pas la force. Ma tête demeurait lourde, comme si un mal de tête atroce me fracassait constamment le crâne. J'avais des sueurs froides et tous mes muscles étaient endoloris.

Mes parents n'ont rien dit, alors que ce n'était pas dans leurs habitudes de me faire manquer de l'école. Encore moins lorsqu'un examen important m'attendait. Pourtant, j'étais toujours là, à huit heures avancées, allongé dans mon lit. Mon téléphone a sonné. Une fois, puis deux. Je n'ai pas répondu. Je n'en avais pas envie.

Ma mère est entré dans ma chambre vers neuf heures. J'ai fait mine de dormir encore. Elle a déposé un bol de céréales sur ma table de chevet et s'est assise sur le bout de mon lit. Elle m'a caressé les cheveux comme quand j'étais plus petit.

— Je ne veux que ton bonheur, tu sais.

J'ignorais si elle s'adressait directement à moi ou si elle se parlait à elle-même. Mais peu importe à qui ces paroles étaient adressées, elles m'ont réconforté. Je me suis senti un peu moins lourd, mais pas pour autant léger.

— Sois heureux, a-t-elle murmuré contre mon oreille.

Elle a déposé un baiser sur le haut de mon crâne et est reparti. Un peu plus tard, mon père est passé dans ma chambre. Il avait le téléphone de la maison dans sa main. Cette fois, je n'ai pas fait semblant d'être endormi. J'ai simplement levé les yeux dans sa direction.

— Sacha est au téléphone, a-t-il murmuré.

— Dis-lui que je ne suis pas disponible.

— Elle insiste beaucoup.

J'ai secoué la tête.

— Je suis occupé.

Mon père a soupiré, puis a transféré le message à Sacha.

— Non, non. Il ne peut pas en ce moment. Qu'il te rappelle ? Oui, oui, je lui passerai le message. Passe une bonne journée, Sacha.

Il a raccroché et m'a regardé longuement. Ça a duré si longtemps que j'aie bien remarqué ses yeux qui manifestaient le désir de me sortir un monologue.

— Est-ce que tu es sur le point de me sermonner ? ai-je demandé. Parce que si c'est le cas, figure-toi que je n'ai aucunement l'intention de t'écouter.

Mon père a secoué la tête.

— Sacha s'inquiète. Elle veut que tu la rappelles.

— Je le ferai, ai-je marmonné. Peut-être.

— Que se passe-t-il, Logan ? La dernière fois que je t'ai vu comme ça, c'était après ta rupture avec Pénélope.

— Ça n'a rien à voir.

Mon père s'est assis sur la chaise de mon bureau.

— Alors quoi ? Qu'est-ce qui ne va pas ?

J'ai refusé de rencontrer son regard inquiet, parce que je savais que si je le regardais une fois de plus j'allais fondre en larmes.

— C'est trop, ai-je dit.

— Qu'est-ce qui est trop ?

— Tout, papa ! Tout. La maladie de Sacha, les attentes que vous avez envers moi, les responsabilités, le futur, Olivia, Lawrence... C'est trop, trop, trop !

— Alors quoi ? Tu vas rester au lit jusqu'à ce que tous tes problèmes disparaissent par magie ?

J'ai soupiré.

La théorie des cactusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant