9juin

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Des fois, je me dis que finalement je ne suis peut-être pas si repoussante. Qu'au fond je ne vois simplement pas la vérité.

Puis j'essais de me prendre en photo, et lorsque j'ouvre la galerie... Je vois une personne loin d'être attachante.

Je vois quelqu'un qui a honte de se voir.

J'ai l'impression que mon reflet me trompe, qu'il essais de me rassurer. Ce reflet n'est autre que moi, j'essai de me trouver jolie, de sourire face à la glace et de regarder ce visage qui est le miens s'illuminer.

Mes yeux noisette se plissent, ma fossette apparaît, et parfois comme pour rendre ce sourire plus vrai je laisse s'échapper un rire joyeux.
Dans ces moments là, je me trouve jolie.

J'aime cette fossette qui illustre ma gaieté. Et puis... les photos brisent ce sentiment. Ce sentiment de bien-être dans mon corps, cette impression que je peux moi aussi être jolie.

Elles figent un sourire affreux, un visage immonde, une fille presque repoussante. Alors je supprime les photos, parfois je retourne me voir dans la glace, puis quelques jours plus tard j'essai à nouveau.

Une photo, une personne que je ne veux plus voir. photo supprimée. Et ce schéma se répète.

Vous voyez, je fais des efforts. J'essai d'apprendre à m'aimer, à accepter qui je suis et surtout mon reflet. Mais vous savez à quel point c'est dur ? À quel point je me force à me prendre en photo pour enfin me trouver potable ou quelque chose du genre ?
Non.

Vous ne savez pas qu'un jour je me suis détestée, qu'un jour je me suis dit qu'une blessure de plus ou de moins ne me rendrai pas plus laide que je ne l'étais déjà.

Et maintenant ces cicatrices m'empêchent de me trouver véritablement jolie. Il y a mon visage que je veux pouvoir changer, et les cicatrices indélébiles que je souhaite garder pour ne jamais oublier.
Contradictoire ? Oui.

Elles sont moches, visibles... mais elles sont aussi la preuve que je me suis battue pour vivre. Alors je les accepte... j'en suis presque fière.

Oui, je n'aime pas mon reflet.

Pourtant il m'arrive de me trouver jolie en l'espace de quelques secondes.  Ça ne dure jamais bien longtemps, mais ça me fait du bien.

Je suis désolée, ce que j'écris n'a aucun sens. Peut-être avais-je besoin de parler dans le vide pour libérer mon coeur ? Peut-être...

Journal D'une Suicidaire Where stories live. Discover now