Journal D'une Suicidaire

Utilitée

"Pourquoi suis-je ici?"

Ou plutôt..

"Pourquoi est-ce que je vis?"

Cette question, j'ai commencé à me la poser très tôt, vers mes cinq ans, (peu de temps avant d'avoir mon ami imaginaire).
Mais à chaque fois que j'y pensais, je décidais d'ignorer cette question et de retourner jouer.

Ce n'est que deux ans après, à 7 ans, que j'ai trouvé la réponse. Entre temps, j'avais appris beaucoup de choses (par exemple comment on fait cookies sans viande) grace aux livres (je lisais tout les livres que je trouvais) et à force de poser des questions aux adultes (surtout mon grand-père qui était professeur (de biologie (dans une université (je crois)))).
J'avais alors toutes les connaissances nécessaires pour me forger un avis sur cette question dont je n'avais jamais parlé à personne.
Ce jour là, je m'ennuyais. Et c'est justement quand je m'ennuie que ce genre de questions viennent à moi.

Et quand cette question réapparu, la réponse était une évidence pour moi.

"La vie ne sert à rien."

J'avais compris la vérité, et pour moi ça coulait de source! J'avais déjà compris que l'humanité ne sera pas éternelle, que tout ce que je fesais ne servait à rien!
Et cela ne m'effrayait pas.
Au contraire, j'étais plutôt fière d'avoir trouvé la réponse à la question à laquelle aucun de mes amis n'avait jamais pensé!

Je savais que je ne devais pas en parler.
Parceque les gens ont souvent des réactions bizzares.
Je savais que si je leur disais la vérité, ils la renieraient en bloc. Et puis, je savais que les gens auraient peur.

Les gens sont bizzares.

Quand ils ont peur, ils refusent d'admettre que la chose dont ils ont peur est vraie. Même si on le prouve en avançant de vrais arguments.

De toutes façons, je n'avais jamais parlé de ces questions qui risquaient de faire peur aux gens.
Je gardais mes réponses pour moi-même, ou alors je les partageais avec mon ami imaginaire.

Mais à un moment, la réponse m'a fait peur.
Je ne sais pas exactement quand ça a commencé à dégénérer, mais je crois que c'est vers mes 10-11 ans.

Au fur et à mesure, je l'ai vue de plus en plus négativement.

En sixième, je refusais de l'admettre, mais j'avais peur.

Je suis bizzare.

Je suis aussi bizzare que les gens.
J'ai peur d'avoir peur, donc je renie le fait que j'aie peur.

J'ai réussi à oublier la question et sa réponse pendant plus de six moi, de mars à novembre l'année dernière.

Et quand je m'en suis rappelée, le 16 novembre 2017, j'ai tenté de me suicider.