My reality

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Cette après-midi, afin de rassurer comme je le pouvais une amie qui m'est très chère, je lui ai raconté un événement s'étant passé l'année dernière, lors de mon hospitalisation.
Je n'en avait jamais parlé à vrai dire... sauf à ma pédopsychiatre le lendemain, à sa demande.
Commençons...^^

Il y a donc plus d'un an, lorsque j'étais encore en pédiatrie, j'ai accepté après plusieurs semaines passées là-bas que ma pédopsychiatre dise à ma maman pourquoi elle me gardait si longtemps. Mon papa était déjà au courant puisque c'est lui qui m'avait emmenée en urgence quelques semaines auparavant.
Bref.
J'ai attendu dans ma chambre, sur mon lit, presque en pleures. Lorsque j'ai entendu les bruits de pas dans le couloir, j'ai tout de suite su que c'était elles. Alors je me suis levée, je suis sortie de cette chambre du bout du couloir, et je suis allé à la rencontre de ma mère.
Elle avait les yeux gonflés, le nez rouge et les joues encore humides. Elle avait pleuré...
Nous sommes aller toutes les deux marcher dans l'hôpital, comme à notre habitude. Une fois arrivées au distributeur, j'ai pris ma boisson habituelle et elle un café. Une fois assises, ma maman m'a regardé droit dans les yeux et m'a dit : "tu ne peux pas mourir".
Alors j'ai essayé de lui expliquer que je n'en pouvais plus, que j'étais fatiguée de me battre contre moi-même... Elle s'est mise à pleurer et moi aussi.
Alors elle m'a prise dans ses bras, et à continuer à me dire que je n'avais pas le droit.
"Tu n'a pas le droit de mourir"
"Tu ne peux pas me laisser"
"Ne me laisse pas"
Elle parlait d'une voix si faible, étouffée par ses sanglots... Je lui ai promis de me battre, de vivre, de ne jamais abandonner.

Vous devez trouver cet événement sans importance. Mais... ça m'a fait comme un électro-choque. J'ai réalisé que je ne devais pas mourir, que je ne pouvais pas lui faire ça...
C'était déchirant. Voir sa mère en larmes, vous serrant contre elle comme pour vous empêcher de vous envoler... de partir. J'ai tellement pleuré avec elle...
Je vous promet que, même si j'étais au plus bas et que pour moi tout était terminé, j'ai voulu me battre pour elle. Je ne voulais plus jamais la voir comme ça, jamais.

Je vais devoir arrêter d'écrire ici, ça m'a donner envie de pleurer... Mais j'avais besoin d'en parler. Petit à petit, je parvient à me libérer.
N'abandonnez jamais... vous pouvez vous en sortir.
Vous êtes forts.
Vous êtes formidables.
Croyez en vous.

"maman, ta petite fille a survécu"

(Texte vrai à 100%)

Journal D'une Suicidaire Where stories live. Discover now