coups de tête

14 2 0
                                    

(Je préviens que ce texte n'aura peut-être pas de sens. Il a été écrit sur un coup de tête, au fil de mes pensées et de mes souvenirs.)


Un an auparavant, j'observais le monde avancer alors que je ne faisais que régresser.

J'avais sans cesse ce flot de larmes qui montait dans ma gorge, qui me donnait envie de hurler ma souffrance.

J'avais mal... si mal. Mes membres en feu ne parvenaient plus à distinguer la douleur et le repos. Constamment détruits, ils s'étaient habitués à cette douleur constante et à cette sensation de combustion perpétuelle.

Mon regard parcourait les reliefs de ma peau, puis partait dans le vague. Je pensais à tout, mais par la même occasion je ne pensais à rien.

J'étais perdue, seule, toujours en train de me débattre contre un monstre qui me devorait de l'intérieur. Au fil du temps, j'avais identifié ce monstre à ma propre personne.

Nous étions liés, nous n'étions qu'un. Persuadée que je méritais ce fardeau, je me laissais emporter dans les profondeurs de mon agonie.

Les années précédentes n'avaient été que douleur étouffée dans les rires pourtant réels. Oui, je riait de bon coeur. Je parvenais à montrer les fragments de joie qui restaient enfouis dans mon coeur.

Pourtant, ce rire fut broyé par les mâchoires du démon. De mon démon. Mon esprit.

Un an auparavant, plus rien n'avait de goût. Mon sourire était amer, mon corps dévasté, mon regard perdu dans une immensité sombre. Il ne me restait rien du bonheur enfoui au fond de moi.

Il n'avait peut-être pas disparu... peut-être pas. Mais je ne pouvais plus interpréter ses ondes positives. Il ne pouvait pas lutter. Elle devorait ma joie, mon identité, ce qui faisait de moi la jeune fille souriante et agréable.

Mon âme ne cessait de garder en moi tout le stresse accumulé. Celui-ci me faisait mal au coeur, aux côtes... il attaquait mon sommeil et offrait à celle que j'étais des paralysies du sommeil terrifiantes.

Les réveils étaient submergés par la peur, l'angoisse me tenait. Je me souviendrai toujours de ces cauchemars horribles, ceux dans lesquels j'étais l'esclave du monstre qui m'empêchait de respirer durant mes rêves.

Ce même monstre qui me bouffait de l'intérieur depuis déjà plusieurs années.

J'étais enchaînée dans un corps déjà mort. Un corps qui ne voulait plus se battre. Comment pouvais je continuer le combat sans lui ?

Il ne me restait plus rien pour tenir. Jamais je n'aurai cru devoir mener une bataille acharnée contre moi-même... contre elle.

Elle m'a vaincu deux fois. Mais la quête qui me poussait encore faiblement vers mon bonheur m'a maintenue en vie. Ce bonheur que je croyais perdu avait survécu dans mon coeur. J'aurais aimé que celui-ci suffise à me sauver.

Malheureusement, il me fallu de longs mois sous étroite surveillance, mois qui ont permis la mise en place de celui qui allait détrôner mon démon.

Ce traitement m'a poussé vers le haut, et avec l'appui de toutes ces personnes que je ne connaissais pourtant pas, j'ai pu me relever après des années à ramper vers ma survie.

J'étais enfin debout, il avait formé comme une plate-forme infranchissable empêchant mon esprit de chuter à nouveau. Je ne pouvais à présent plus m'effondrer, elle ne pouvait plus abattre mon espoir.

Et même si elle essais encore de m'emmener avec elle vers les profondeurs... je veux lui prouver que je ne suis plus la petite fille faible qui n'est pas en mesure de lui tenir tête.

Je peux me battre, et je vais vivre pour lui montrer qu'elle n'aura jamais raison de moi.

Je veux vivre, je veux survivre, et je veux être heureuse.

Je veux être heureuse...

Journal D'une Suicidaire Where stories live. Discover now