Oxelle sanglote encore longtemps, agenouillée sur le sol, front contre la porte. Nina la regarde, mais reste à sa place, préférant la laisser les émotions sortir. Finalement, au bout d'un long moment, Oxelle finit par se relever et essuie son nez et ses yeux du revers de la sa main en reniflant.
-Je ne vais pas me laisser abattre. Je... je ne vais pas les laisser faire. Je préfère mourir que...
Elle se stoppe dans sa phrase, ne voulant pas directement désigner l'état dans lequel Nina se trouve: engrossée pour la deuxième fois, séquestrée depuis cinq ans dans une cave, ayant perdu tout espoir de retrouver sa vie.
Oxelle sait qu'elle ne pourra pas les vaincre par la force. Ils sont trop nombreux, et même un par un bien trop forts pour elle. Elle doit donc réfléchir, utiliser sa capacité de penser.
Elle s'approche de Nina et vient s'assoir à côté d'elle sur son matelas.
-Excuse moi de te demander ça mais pourquoi... pourquoi ce n'est pas Fidèle le père de tes enfants? C'est l'aîné après tout, et Silvain avait l'air de tenir à ce que lui ai une descendance...
Nina baisse les yeux un instant sans bouger, puis elle finit par reposer le crayon et le cahier sur le sol à côté du matelas et s'allonge sur le matelas, face au mur. Oxelle réalise qu'elle n'a aucune idée de ce qu'a du voir et du vivre cette fille et que ses questions sont bien trop directes. Elle lâche un soupire de désolation et dit d'un voix perdue:
-Je suis désolée... Oublie ma question...
Nina reste dos à elle, tournée vers le mur, alors Oxelle, toujours assise près du matelas se met à regarder autour d'elle. Observer la pièce en detail, ce qu'elle n'avait jusqu'ici toujours pas fait.
Et ses yeux se posent soudain sur une petite bouche d'aération près de la porte et du matelas de Nina. Elle s'en approche. Bien trop petite pour laisser passer un humain... mais Oxelle comprend.
-C'est toi n'est-ce pas? C'est toi qui grattait et faisait résonner ces bruits tout le long du conduit et jusqu'à ma chambre...
Nina ne bouge pas, ne répond rien, mais l'accélération de sa respiration en dit suffisamment. Oxelle lâche un soupire de frustration et donne un violent coup de pied la grille:
-Et moi qui pensais que c'était des rats... BORDEL DE MERDE!
Elle approche son visage de la trape, colle presque sa bouche à la grille légèrement déformée à cause du coup qu'elle lui a balancé et se met à hurler dans le conduit:
-ALLEZ VOUS FAIRE FOUTRE! ALLEZ TOUS VOUS FAIRE FOUTRE! JE NE SERAI PAS VOTRE PUTAIN DE POULE PONDEUSE!!!
Elle s'écarte, toujours sur le sol, balance une nouvelle fois son pied, mais cette fois de le mur et finit par poser son front contre ses genoux, recroquevillée sur elle même.
Au bout de quelques instants, quelque chose frappe sa jambe ce qui lui fait aussitôt relever la tête. Nina est de nouveau assise, et la regarde. Ce qui a tapé sa jambe c'est le carnet qu'elle lui a lancé, avec dessus, inscrit quelque chose.
La jeune femme le prend dans sa main et le rapproche de son visage pour lire:
-Tu devrais accepter les choses. Ce sera plus facile pour tout le monde. Fais toi à l'idée que tu ne sortiras jamais d'ici vivante. Crois-moi. J'ai déjà essayé.
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