La Belle et le pilote

16 - Souvenirs et cauchemar...

Rosa.

Je traverse le paddock en direction des bureaux mobiles de la scuderia. Mattia a demandé à me voir suite à l'affaire des vestiaires. Arrivée devant la porte de l'espace Ferrari. je m'arrête une main sur le cœur pour calmer les battements frénétiques de ce dernier. Se faire convoquer par le directeur n'est pas l'une de mes passions. C'est la première fois que je me retrouve convoquée dans le bureau d'un directeur. Même durant mes années d'études de mécanique, malgré les bêtises et autres plaisanteries réalisées avec la complicité de mes chers camarades, je n'ai pas été dans le bureau du directeur.

Je souffle et tape à la porte vitrée du bureau. Mattia me fait signe d'entrer. La porte s'ouvre et j'entre.

- Ciao Rosa ! Comment s'est passée la journée chez Red Bull ?

- Ciao Mattia ! Bien, c'est une autre ambiance mais intéressante d'un point de vue professionnel. Je suis contente d'avoir pu permuter malgré les événements.

- C' est une bonne chose. Au prochain grand prix, tu reviens chez nous ?

- Bien sûr ! J'aime travailler avec l'équipe et je pense être bien intégrée dans le groupe de travail.

- Oui, tout le monde est content que tu travailles avec nous. J'entends beaucoup de choses positives sur toi.

Mattia hoche la tête avec un petit sourire et remonte ses lunettes sur le nez d'un coup d'index avant de reprendre.

- Je suis désolé pour ce que Simon a fait. J'ai ma part de responsabilité dans cet événement.

Il se lève pour regarder le paddock derrière la baie vitrée. Il me dit qu'il se sent coupable de ce qui est arrivé dans les vestiaires et qu'il est désolé pour tout. Mattia est un bon directeur qui prend soin des pilotes mais aussi du personnel qui travaille au sein de l'écurie. Sans un directeur à l'écoute, l'écurie sombrerait et l'entente ne serait pas celle que nous connaissons actuellement. Mais je ne peux m'empêcher de penser à ce qu'il serait arrivé si Daniel n'était pas entré dans le vestiaire au bon moment.

- En tant que directeur, il faut toujours peser le pour et le contre d'une décision, d'un choix. J'ai longtemps réfléchi à me séparer de Simon. Son comportement mais aussi son attitude concernant les ordres donnés par les ingénieurs pour améliorer la voiture m'ont mis la puce à l'oreille. Ses actes envers toi n'ont fait que précipiter ma décision.

Je me lève et contourne le bureau de Mattia. De loin, je distingue les couleurs des différentes écuries portées par les pilotes dans le coin de rencontre avec la presse. Je repère les couleurs rouges Ferrari de Charles et de Carlos ainsi que le bleu marine des Red Bull. La casquette orange facilement reconnaissable parmi les autres têtes, Max fait le tour des différents journalistes présents au coin presse.

- Le seul responsable de tout ça reste Simon, Mattia. Je vais bien et les pilotes ont pu réaliser une belle course aujourd'hui.

- Tu as raison. En parlant de course, Horner a posé un droit de réquisition sur toi si jamais tu viens à quitter Ferrari. Apparemment, tu l'as impressionnée aujourd'hui dans le garage Red Bull. Très peu de personnes sont capables d'impressionner autant Christian.

- Sauf un certain pilote néerlandais ?

Mattia rit mais acquiesce mon propos.

- Donc ce n'est plus une rumeur ?

- Quoi donc ? lui demandé-je.

- Que Christian vénère le sol sur lequel Max marche.