30 - Accident

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Désolée pour ce long retard, bonne lecture ! 


Point de vue de Max

La combinaison fermée, le casque et le système HANS sur la tête et les épaules, je grimpe dans la monoplace. Malgré l'atténuation du bruit grâce au rembourrage et à la succession de couches diverses et variées de matériaux de protection, je perçois les ronflements des ventilateurs qui refroidissent la monoplace avant son entrée en scène. Je fixe les mécaniciens en mouvement devant moi, certains se penchent par-dessus le halo pour attacher le harnais de sécurité tandis que d'autres font le tour de la voiture pour vérifier que tout soit parfait. Et ça l'est.

J'attrape le volant que me tend l'un des ingénieurs et le fixe dans l'encoche prévue en face de moi. Les voyants s'éclairent, signe que ce dernier est bien positionné. Les cales qui soutiennent la voiture sont enlevées et les pneus touchent enfin le revêtement gris du garage. Je baisse la visière de mon casque à l'aide de ma main droite. Un des mécaniciens est réquisitionné sur la voie des stands pour donner le top départ de la sortie du garage. La main tendue pour me faire patienter, il laisse passer les dernières voitures qui sortent de leur stand.

Comme convenu avec les stratégistes avant les qualifications, je suis le dernier à entrer sur la piste. Le meilleur pour la fin, comme on dit si bien. Lorsque la ligne blanche qui sépare la voie des stands et la bretelle d'accélération franchie, j'appuie de toutes mes forces sur la pédale d'accélération. La voiture prend de la vitesse et je me retrouve plaqué contre le baquet aussi vite.

Un coup d'œil dans le rétroviseur gauche et je me déporte pour faire mon entrée sur le bitume lisse du circuit de Silverstone. J'accélère davantage et lorsque je vois une monoplace dans mon champ de vision, je ne la lâche pas du regard. Ma respiration se fait de plus en plus lente, je commence à prendre de petites goulées d'air. Plus la vitesse augmente et plus je me sens collé au baquet, compressé par la pression exercée sur mon torse qui me coupe littéralement le souffle. Je continue à pousser la voiture dans ses retranchements. Le moteur puissant ronronne dans mes oreilles. Un crachotement se fait entendre dans mon écouteur. Qui m'emmerde maintenant ?

− Max, concentre-toi un peu, souffle Christian à la radio avant de laisser un long silence s'installer tandis que j'appuie un cran de plus sur l'accélérateur.

Le volant, bel objet technologique aussi solide que fragile, tremble entre mes doigts. Ou peut-être que c'est juste moi et mon corps rempli d'adrénaline. Dans la partie du circuit où plusieurs virages se succèdent, je perds ma proie des yeux, l'apercevant quelques fois. Un éclat d'aileron du côté gauche, puis du côté droit, je guette le moment où je pourrais prendre le plus de vitesse pour tenter de le doubler. Je sais que nous sommes seulement en qualification mais je ne peux m'empêcher de chercher de l'action, de la compétition.

J'arrive dans la longue ligne droite où le portique de l'arrivée se tient. Je colle au train de la voiture de devant et prend l'aspiration. Juste avant le virage, je tente une manœuvre délicate mais parfaite. Un dernier tour et je rentre au garage pour attendre la suite des qualifications.

***

Je descends de la voiture devant le panneau numéro 2. Je me dépêche de sortir du carcan de la voiture et replace le volant dans son encoche avant de lever les bras vers le ciel. Il ne s'agit que de la séance de qualifications et pourtant, je sens que la victoire me tend les bras. Je relativise en me disant qu'il reste pas mal d'épreuves avant la course de dimanche mais partir second lors de la course sprint de demain est déjà une grande étape pour gagner le grand prix.

La Belle et le piloteWhere stories live. Discover now