25 - Voyage, Voyage...

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Point de vue de Rosa.

Quelqu'un s'est introduit dans le bâtiment Ferrari. Avec ma carte personnelle. Plusieurs fois. Tout le monde est sur les nerfs d'après Bruno. Je réfléchis le plus rapidement possible. Le téléphone coincé entre l'épaule et le menton, je vais chercher mon ordinateur dans le sac rouge. Je pose le tout sur la table basse et j'allume l'appareil. La pomme s'affiche et il ne met pas longtemps à s'allumer.

- Bruno, est-ce que tu sais précisément à quelle heure mon badge a été détecté la première fois ?

- La première fois, il a été scanné il y a trois jours vers vingt-deux heures, annonce Bruno, tendu. Je sais bien que ce n'est pas toi. Tu avais dû refaire ta carte professionnelle suite au grand prix d'Azerbaïdjan mais peu de personnes sont au courant.

- Je sais, Carlos ne l'a pas retrouvé. J'avais ramené toutes mes affaires dans sa chambre pour que nous partions tôt au matin. Nous avons retourné la chambre parce que je pensais l'avoir perdu dedans...

Je déverrouille mon ordinateur. Je cherche l'itinéraire Monaco – Maranello pour savoir dans combien de temps je peux être présente à l'usine. Une main se pose sur mon épaule, me ramenant à l'instant présent. Je pose ma main gauche sur celle de Max. Son autre main se pose légèrement, comme les ailes d'un papillon, sur ma joue.

Je discute encore quelques instants avec Bruno en lui promettant de le rappeler dès que j'aurai pris ma décision. Je claque mon téléphone sur le canapé et me blottis dans les bras de Max. Nos jambes emmêlés, Max me serre contre lui. Je pose ma tête sur son torse et il rabat le plaid sur nous.

- Tu veux en parler ? me demande Max après un long moment de silence.

Je secoue la tête et enfouis mon visage dans le creux de son cou. Les yeux fermés, je me remémore la soirée qui a suivi le grand prix. J'ai rejoint Carlos dans sa chambre et ensuite nous sommes allés manger avant de rentrer à l'hôtel pour dormir. Je ne me suis toujours pas confiée à Carlos sur ma relation avec Max. Il serait temps de le faire avant que tout soit dévoilé.

***

Le lendemain matin, alors que les premières lueurs du jour se reflètent sur la mer encore sombre, je souffle légèrement sur ma tasse avant de prendre une gorgée du breuvage chaud. Deux bras se posent sur mon ventre, un baiser sur ma gorge me fait frissonner.

- Déjà levée, me dit Max alors qu'il resserre ses bras autour de ma taille.

- Je pars pour Maranello ce matin, dis-je à Max.

Je ne me retourne pas. Je devine que Max n'est pas content de ma décision. Il resserre ses bras autour de moi. Je sens toute son inquiétude transparaitre dans son attitude. Les poings serrés, sa respiration saccadée et son regard porté sur le port, illuminé des premiers rayons du soleil, sont tous les signes qui le trahissent. Je gâche encore un moment où nous étions que tous les deux, loin des circuits. Les ennuis ne sont jamais bien loin.

***

Le pied sur l'accélérateur, je franchis la frontière franco-italienne. Je slalome entre les voitures, ignorant mon passager qui grimace.

- Tu as décidé de nous tuer avant d'arriver à destination, dit mon passager d'une voix sèche.

Max s'accroche à la poignée au-dessus de la portière.

- Tu pilotes tous les week-ends à plus de 300 kilomètres par heure et tu as peur de quelques dépassements sur l'autoroute, répondis-je en éclatant de rire.

La Belle et le piloteWhere stories live. Discover now