La Belle et le pilote

32 - Difficultés belges

Point de vue de Rosa.

Mattia et Christian se tiennent à côté dans la salle de réunion de l'écurie Red Bull. Max n'est pas encore arrivé à l'usine mais il ne va pas tarder. Il avait proposé de me prendre à l'hôtel où nous résidons avec les autres membres de l'écurie Ferrari mais j'ai décliné. Montrer un front uni devant l'ennemi était le choix de Mattia. Ce que veut Mattia, Mattia l'obtient toujours.

L'une des secrétaires nous a ramené des macarons ainsi qu'une immense cafetière de café, ce qui a grandement été apprécié. Carlos et Charles se précipitent sur la boisson aussi vite qu'une nuée d'oiseaux. Je savoure ma bouchée de macaron lorsque Max entre dans la salle de réunion. Il me cherche du regard puis se précipite dans ma direction pour me serrer dans ses bras. Je plonge mon nez dans son cou, respirant son odeur.

- Tu m'as manqué, lui chuchoté-je contre son cou.

- Toi aussi, dit-il avant de prendre possession de mes lèvres dans un baiser fougueux.

Il pose ses mains sur mon visage pour me rapprocher le plus possible de lui. Tout le monde doit avoir le regard tourné vers nous mais je m'en moque. Une fois notre semaine (et demie) écoulée, je suis partie chez mes parents en Espagne en compagnie de Carlos pour terminer mes vacances. Max a fait de même de son côté et nous n'avons pas trouvé de temps pour se voir entre deux réunions dans nos écuries respectives. Surtout que cette saison, les équipes sont déjà sur le pied de guerre pour la saison prochaine.

De retour à l'usine Ferrari, j'ai été débordée par toutes les tâches à mener à bien avant la reprise de la saison et celle qui suit. Max et moi avons été en contact chaque jour de cette longue séparation : des messages, des appels audios et vidéos, des audios que l'on laissait pour l'autre... J'ai hâte que la saison se termine pour que l'on soit ensemble tous les jours.

- Tu comptes lécher les amygdales de ma cousine encore longtemps ?

Max se détache lentement de ma bouche et se tourne vers Carlos, un sourire narquois sur le visage.

- Tu es jaloux de ta cousine, tu voudrais que je te réserve le même accueil, Sainz. Approche un peu.

- T'es dingue, ne me touche pas avec tes mains sales.

Max hausse les épaules pour ne pas envenimer les choses. Il passe sa langue devant sa bouche, un tic qu'il fait quand il se retient de faire quelque chose ou de sortir une bêtise, comme ici.

- Les jeunes, installez-vous. Nous allons commencer la réunion.

Christian tape dans ses mains pour attirer l'attention de tout ce beau monde dans la salle. Seuls les proches collaborateurs des deux directeurs d'écuries ainsi que les pilotes et moi sommes présents. Cette réunion sert à mettre un point final au plan pour éliminer définitivement Simon de la Formule 1.

- Tout le monde a pris connaissance de l'objet de cette réunion, je n'ai pas besoin de revenir dessus, demande Christian à l'assemblée.

Le silence lui répond. Il hoche la tête et continue sa diatribe. Je suis assise entre Max et Carlos tandis que Charles et Sergio se trouvent de l'autre côté de la table. A mes côtés, les deux pilotes se jugent du regard. Christian expose le plan auquel nous avions réfléchi la dernière fois et Mattia appuie ses propos par des arguments irréfutables.

- Je pense que nous devons intégrer Simon au poste qu'il occupait avant sa mise à l'écart. Simon rejoindra donc les rangs de l'équipe de mécaniciens dédiée à la voiture de Carlos.

Max tente de lever le doigt, j'attrape son poignet et je l'abaisse aussi vite. Aussitôt, il lève l'autre main pour demander la parole. Il n'attend pas le signal d'un des deux directeurs et coupe la parole de Mattia.