La Belle et le pilote

Epilogue

Point de vue de Rosa.

Les choses sérieuses allaient bientôt débuter. Dans le garage Red Bull, l'ambiance est calme. Non pas un calme serein ou apaisant, celui-ci est le calme que l'on retrouve avant une tempête. Et quelle tempête !  Les deux concurrents au titre se disputent la couronne. A égalité de points, c'est le premier qui franchira la ligne qui deviendra champion.

Je triture mon tour de cou en fixant les écrans sans les lâcher des yeux un seul instant. Max est arrivé premier des qualifications hier malgré son accrochage dans le mur au dernier virage. Lorsque je suis allé le retrouver dans sa driver room, il était heureux mais son sourire n'atteignait pas ses yeux. Il s'en voulait d'avoir commis cette erreur stupide mais le jeu est fait. Le plus dur est de garder la première place pour transformer la victoire de la course en titre de  champion du monde.

Les pilotes démarrent le tour de formation. Sur les caméras, on peut voir que les pilotes se suivent, menés par la monoplace du numéro 33. Je n'ai pas vu Max depuis son arrivée ce matin, je suis restée à l'écart autant que possible pour qu'il soit concentré sur la course. Il est entré dans le garage une heure avant de monter dans la monoplace et il s'est approché pour m'embrasser furtivement sur les lèvres.

- Pilote jusque la victoire, mon lion !

A ces mots, il s'approche davantage et m'embrasse à en perdre haleine. Sa langue vient au contact de la mienne et dansent le plus beau des ballets. Mon cœur s'est mis à battre plus fort, j'ai voulu le serrer dans mes bras une fois encore mais il s'est éloigné avant que j'en ai l'occasion.

Les pilotes sont de nouveau alignés pour le départ. Je prends une grande inspiration quand le premier feu s'allume, puis un autre. Les cinq feux s'éteignent et les monoplaces fusent sur l'asphalte. Max et Lewis sont au coude-à-coude mais le pilote Mercedes prend l'avantage sur le néerlandais bien avant le premier virage. Max se retrouve à la deuxième position.

Les ingénieurs froncent les sourcils et s'agitent face à la perte soudaine de la première place. Les communications entre le pit wall et le garage sont très nombreuses pour savoir ce qu'il faut prévoir pour que Max reprenne la tête de la course. Dans le garage d'à côté, celui de Checo Perez, cela bouge aussi. Je comprends alors que la stratégie ne sera plus individuelle mais collective. Sergio Perez peut avoir un grand rôle dans cette course. Troisième place décisive pour Perez mais aussi pour Max. Les stratégies pour rattraper Hamilton sont multiples mais deux voitures Red Bull contre une seule Mercedes offrent plus de stratégies possibles.

Les tours s'enchaînent et on prend la décision de faire rentrer Max aux stands pour changer ses pneus. On espère que Hamilton rentrera aux stands le tour suivant et que Max reprendra la tête de la course. Je porte mes doigts à ma bouche et me ronge les ongles de stress. Un paquet de bonbons gélifiés apparait dans mon champ de vision et je regarde la personne qui me tend le sachet. Il s'agit d'un des invités de Red Bull.

- Tenez, vos ongles me remercieront !

- Je... Merci.

Je croque dans un bonbon et le déchiquète avec mes dents. J'avale la sucrerie comme si c'était un médicament. Je pioche de nouveau dans le paquet en me tournant vers l'entrée du garage. Max s'arrête devant ce dernier dans un crissement de freins et je suis contente de porter mon casque. Les roues sont enlevées à la vitesse de l'éclair et la monoplace repart.

Le tour suivant, Hamilton s'arrête mais l'écart entre Max et lui est trop important. Hamilton ressort en deuxième position derrière Perez. Max, est bloqué derrière Sainz mais il ne tarde pas à le doubler.

- Yes, vas-y Max ! A fond ! dis-je en levant mon poing en l'air, remonte le plus vite possible.

Les mécaniciens saluent la manœuvre du numéro 33 en frappant dans leurs mains. Puis le silence revient rapidement car Hamilton remonte dangereusement sur Perez. La tension monte  d'un cran quand Hamilton est dans la zone DRS de Checo. Le britannique le dépasse facilement mais le mexicain n'a pas dit son dernier mot. Ils restent côte à côte dans la succession de virages et lorsque Lewis passe, il offre le DRS à Perez. Ce dernier le double dans l'intérieur d'un virage.