Le monde est devenu trop ténu.
Je crois que je voudrais vivre plus fort,
Et peu importe si tout me heurte.
J'aime la pluie qui me berce,
Mais je ne me laisse fasciner
Que par les raz-de-marée,
J'aime les eaux quand elles montent,
Je fuis le vide.
Je vis d'incertitude,
Je vis de nuit.
Je vis de poésie,
De l'étrange joie de constater
Qu'absurdité et évidence
Hantent les mêmes présences.
La vie exulte dans les paradoxes,
Elle ne jaillit que quand on la nie,
Dans le brouhaha de l'habitude,
Ou le silence des certitudes,
Elle nous rappelle l'inesquissé,
La ligne courbe de Bergson,
Et l'avenir qui ne saurait que nous échapper,
La vie exulte dans nos sentiments,
Foyer de nos déraisons,
Elle se réjouit de nos erreurs,
Foyer de ses floraisons,
La vie exulte dans nos tentatives,
Nos espoirs sont les braises de l'avenir,
Et si les flammes du temps nous abîment,
C'est que l'on se brûle constamment les doigts,
À refuser de laisser partir au vent
Les cendres des souvenirs.
Je crois que je voudrais vivre plus fort,
Que j'y parviens certains soirs
Où à la lueur des lampadaires
Il n'y a que mon ombre pour danser
Sous les clapotis des trombes marines
Qui s'effondrent du ciel,
Mon esprit volatile
Ne s'abrite pas les nuits de Poésie,
Il aime à tanguer dans les rues pavés
D'une ville où j'ai su apprendre à rêvasser.
Il cueille des fleurs d'ombre et des étincelles de lumière
Il compose des bouquets aux senteurs étranges,
Quelques souvenirs aux couleurs de la rime,
L'absente de Mallarmé,
Et voilà entre mes doigts
Un peu d'essentiel aux allures d'éphémère
Quelques mots pour tout dire,
Quelques secondes seulement pour comprendre,
Tout retombe toujours,
Quand cesserai-je de craindre de ne jamais trouver
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Poésie fugitive
PoetryQuelques mots qui s'étirent sur le papier blanc pour saisir l'éphémère beauté de la poésie qui arpente ce monde à la nuit tombée. Recueil en vers libres. J'écris les étincelles de poésie que mon coeur aperçoit, les sentiments qui me noient ou m'il...