T'avais les yeux béants de vide,
Et j'avais beau vouloir trouver les mots
Je pataugeais avec mes doutes,
J'étais bien empêtrée dans mon empathie
Moi qui ne suis pas prête à te laisser sombrer
Pourtant, je sais bien qu'il n'y a rien à faire.
Tu as dit "c'est pas grave, c'est la vie",
Et je pouvais juste répéter comme une idiote
"Il faut y croire encore"
Mais tu veux protéger ton cœur,
Taire les envies
Oublier nos foutus écrits.
Je leur ai dit en tremblant un peu
À quel point j'avais mal d'être impuissante.
Il faut dire que tu m'aides tous les jours
Et moi, je ne suis pas fichue de te faire croire
Que tu mériterais de réussir,
Que tu mérites de rire
Que tu mérites de vivre plus fort.
Tu m'encourages tous les jours depuis cinq ans,
À tes yeux, je mérite tous les compliments
J'aurai tant voulu pouvoir te rassurer,
Toi qui ne m'a décidément jamais laissé tomber.
Mais je n'avais à la bouche
Que des "il faut y croire"
Qui ne tenait pas la route,
Ils ne réussissent pas
Ceux qui n'achèvent pas leurs copies,
Et tu le sais...
Tu le sais...
Tu le sais mieux que personne que c'est injuste,
Tu m'as vu pleuré toute l'année,
Incapable de travailler
Tu m'as secouru de mes angoisses
Accueillie, tendre ami,
Je m'en veux pour le sourire triomphant
Que j'avais, voilà deux semaines,
Si j'avais su l'air triste qui t'habille
J'aurai renoncé à sourire
Et tant pis si c'est idiot.
L'amitié ça se passe de logique parfois,
J'aurai troqué beaucoup de joie
Pour que tu puisses rire,
J'aurai troqué beaucoup de temps
Pour que tu ne te sentes jamais seul,
Mais je ne pouvais pas troqué ma chance,
Et tu le sais...
Tu le sais...
Que j'excelle là où tu échoues
Depuis tant d'années
Parce que tu réussis tout ce que je rate,
Et que nos notes en miroir
Se complète et s'entraide,
Mais nous n'avions pas le droit de parler,
Mes lignes défilaient,
Les tiennes tremblaient
Ce n'est pas ce que l'on s'était souhaité.
J'aurai voulu qu'on termine cette année
Comme on a tout commencé
Elles n'auraient pas été les mêmes, sans toi, ces années.
Je te dois
Tout mon bonheur.
Et tu l'ignores
Tu l'ignores si fort
Parce qu'aucun mot ne pourra jamais l'évoquer correctement.
Je te dois qui je suis,
Et moi qui ne peut même pas t'aider,
Je sais à quel point tu m'as sauvé.
Mes réussites sont un peu les tiennes,
Mais je sais qu'elles ne comblent pas le cœur de la même manière,
Nous qui voulions,
Refermer ensemble la porte
De ces études que nous avons mené côte à côte.
VOUS LISEZ
Poésie fugitive
PoetryQuelques mots qui s'étirent sur le papier blanc pour saisir l'éphémère beauté de la poésie qui arpente ce monde à la nuit tombée. Recueil en vers libres. J'écris les étincelles de poésie que mon coeur aperçoit, les sentiments qui me noient ou m'il...