Poésie fugitive

Des sentiments qui mordent

De l'acide au bord des lèvres

Je mords comme tu me mords

Sans m'en apercevoir

Avec la rage au cœur

De ceux qui se sentent dépossédés

Parce que l'amour frappe à la porte

Mais que le cœur n'est pas prêt.

Et puis l'instant d'après,

Voilà mes sentiments qui s'échappent

Mes intentions qui vacillent

Et tu dérobes toute raison.

Je ne sais plus qui je suis

Quand tu me provoques pour un peu d'attention

Et que le venin qui s'empare de moi

Voudrait que tu m'en donnes un peu en retour,

Les papillons de nos rires ont fui

Nos joues fissurées ne portent plus nos sourires,

Ne restent que nos regards déterminés qui s'entrechoquent

Et l'idiotie de nos actes qui nous dévisage.

L'instant présent tremble,

Mais c'est trop tard ;

Le temps nous abîme.

Je t'ai déjà jeté des mots que je ne pensais pas

Ils se sont déversé sur mes propres résolutions,

Et la colère a noyé l'affection,

J'ai imbibé l'amour d'un truc sale,

Immonde et menaçant

Qui s'est mis à gronder en moi

Un jour où j'ai compris que tu m'aimais

Mais que tu avais ce besoin étrange

Que mes gestes te fassent mal.

Qu'ai-je massacré au fond de moi

Pour que tu ne me quittes jamais des yeux ?

Ai-je apprivoisé la sauvagerie qui m'habitait ?

Ou l'ai-je laissé t'infliger toute la violence de mes sentiments,

Moi qui ai ressenti un soulagement méprisable

Le soir où j'ai compris que tu ne m'en aimerais que davantage.

Ai-je pleuré ou souri le jour où tu as nourris ma plume

De l'encre informe de mes émotions malmenées  ?

Qu'as-tu fait de moi pour qu'un coup de pied

Finisse par signifier "je t'aime" ?

Peut-on encore rattraper les papillons ?

Nous qui jouons avec le feu

Des sentiments qui mordent.

Quelques ailes brulées qui voltigent,

Mon reflet dans l'incendie de ton regard

Je ne me ressemble pas.

Mais j'aime jouer à ce jeu dangereux,

Où il m'est permis d'être une autre,

Rien qu'une fois.

Le temps emporte tout,

Ne restera que le parfum entêtant des souvenirs.

Voilà l'amour qui part en fumée,

Sous le soleil de Mars, Vénus nous a délaissé.

(mars 2024)