Une grande leçon

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Je tâtonne,

Je ne comprends rien à rien,

Je crois que cela ne me dérange pas.

J'essaie, cela me suffit.

Je n'ai pas réellement besoin de savoir

Où mènent les chemins que j'emprunte.

Je sais qu'ils seront beaux à leur manière,

J'essaie de m'en convaincre

Quand mes pieds trébuchent

Et que je regrette, rien qu'un instant

D'avoir voulu marcher un matin.


Métaphore dissonante

La vie se pare de langage entre les mains du poète

J'aimerai pourtant lui donner l'étoffe plutôt que la couleur,

Mes doigts ne sont pas habiles, ils tremblent d'être,

Mais je crois que les œuvres les plus belles sont les plus vulnérables,

Si on avance en oscillant et titubant d'une ivresse existentielle,

Pourquoi chercherait-on à ordonner les vers ?

J'aime que les miens ressemblent à mes étendues de vie,

Les pages d'un roman, c'est un peu une confession de l'auteur,

Ce n'est pas tant des personnages que l'on peint,

Que notre reflet.

L'écrivain est un poète qui s'ignore.


J'aime à conter dans mes vers ce que j'ai trouvé dans mon âme

Certains soirs, je l'ai vu pâlotte me quitter pour errer,

Elle me revient grandie d'un je ne sais quoi, que je chéris

J'aime à croire qu'on n'échoue pas, on grandit,

Je me rassure dans des phrases quand je peine avec les gestes,

Pourtant venant des autres, je n'en peux plus des mots

Donnez-moi des actes, vous habillez trop vos intentions

Je suis fatiguée de vous croire,

J'ai bien compris que certains s'aiment à travers moi,

Si c'est le reflet que je vous renvoie que vous chérissez

Laissez-moi à ma solitude, j'aime ce que j'y ai trouvé.


Je suis la victime constante d'un proverbe inventé ;

Donne chaque jour et ils t'en voudront un matin où tu oublieras,

Ne donne rien et ils t'acclameront un matin où tu y penseras.

La plus grande folie de l'homme, c'est de valoriser la rareté.


Continuez à croire que tu vaux mieux que moi,

Je me ferai rare dans vos vies, voilà tout.

Je ne m'épuiserai plus à prouver le contraire.


Je sais si bien partir,

L'ailleurs est le seul lieu où je me suis sentie chez moi.

Ceux que j'ai aimé, trop souvent, ne me ressemblez pas.









Poésie fugitiveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant