Pourtant

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Pourtant j'aimais bien marcher avec toi,

Il y a quelques temps, c'était doux,

Mon cœur en apnée

Prenait sa respiration à tes côtés,

Et aux abords du canal,

Les ailes des papillons

Bataillaient.


Mais voilà, la pluie qui nous griffe le visage

Et tes mots qui me paraissent fades,

Ton allure qui m'agace,

Et les papillons qui fanent,

Pourtant, il y a peu, je vivais de tes yeux

Je gesticulais pour un rire,

Je priais pour un rêve à deux.


Rien n'a changé,

Tu te comportes avec la même inconstance,

Pourtant tes yeux deviennent immenses

À l'approche de l'ouragan,

Et enfin tu comprends,

Que moi, je ne serai plus jamais la même,

Et tu ris,

Mais c'est trop tard,

Les papillons sont de trop.


Alors, tu renonces,

Mais ce que nous partagions

Ce n'était que du vide

Au point que nous nous débattions

Sans air,

Sans joie

Sans amour.


Pourtant sous la pluie, tu parais triste,

" À toute à l'heure "

Tout est mort sur nos lèvres.

Ne reste que la poésie du néant,

Les gestes pour rien

Les espoirs à vide

Les sourires

Et les coups de pied,

Tout s'évade et s'étiole,

" À toute à l'heure".


Grand soleil,

Les giboulées de mars,

Échos des embardés du cœur,

Je ne suis pas de celles qui renoncent,

Mais je crois que cette après-midi là,

Tu as compris que j'étais de celles qui se choisissent.

Il était beau ton rire qui disait je t'aime,

Pourtant, il n'a rien changé,

J'aimais nos silhouettes côtes à côtes,

Mais je préfère mille fois le parfum de la solitude.

On respire mal près de toi,

Peut-être parce que tu ne chéris que ce qui s'enfuit.


Savourons les derniers instants

Du ballet des papillons,

Moi aussi, j'aime les regarder s'éparpiller en fumée.








Poésie fugitiveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant