2 - Devenir fou

159 42 72
                                    


En entendant cela, il entra dans une profonde colère et blessa deux de ces enfants avant de s'enfuir. Il rentra chez lui et attendit sa mère, quand elle revint il lui demanda :

— Maman, pourquoi je suis si blanc ?

— Quincy mon dieu !! Qu'est-ce qui t'es arrivé mon chéri ?! Qui t'as fait ça !? S'inquiéta Hécate en voyant les bleus sur son visage.

— C'est des enfants de ma classe.. Je suis désolé, j'ai pas réussi à me protéger, je suis tellement faible comparé à toi, je serai jamais comme toi. Et pourtant j'aimerais tellement que tu m'apprennes !

— Mais enfin ! Tu n'as que 8 ans, tu es trop jeune pour essayer d'éveiller tes pouvoirs ! Qui sont ces enfants d'abord ?! Je vais aller les détruire voilà tout !!!!!

Hécate, prostrée dans le salon, finit par se résoudre à entraîner son fils à cause de toutes ces mauvaises personnes qui n'étaient pas capables de s'arrêter.

— Pourquoi la paix s'obtient-elle paradoxalement en la défendant par la violence ? Pourquoi en arriver à devenir des tueurs pour ne pas être tués ? Pourquoi fallait-il qu'on naisse comme ça ? Combien de temps faudra-t-il pour que les mentalités évoluent ? Sérieux on est en 2208 et les gens sont toujours aussi coincés que y'a 20 siècles en arrière ! Pourquoi ces foutus voisins sont aussi irritants bon sang ??? Ils peuvent pas arrêter leur boucan ??!!

Tant de questions profondes traversaient l'esprit de la mère de Quincy...

Le lendemain, elle lui annonça qu'elle avait décidé de ne plus l'envoyer à l'école et de le garder auprès d'elle. Elle commença à lui faire suivre un entraînement physique pour essayer d'éveiller un pouvoir, le pouvoir originel. La Nuit des quinze mille Lunes, 15 000 habitants eurent un pouvoir phénoménal qui leur permit de terrasser tous leurs ennemis en un claquement de doigt, ce pouvoir disparut ensuite aussi mystérieusement qu'il était arrivé. Seule une minorité réussit à se reconnecter au pouvoir originel de la Lune en se liant avec un objet particulier, un catalyseur. À chacun son catalyseur ; celui de Hécate était une pierre de jade dont elle avait fait un pendentif. Grâce à lui, elle pouvait déployer une force hors-normes et un pouvoir de résistance et d'auto-guérison impressionnant.

Un jour, elle remarqua quelque chose chez son fils et lui dit :

— Il semblerait que tu aies une affinité particulière avec cette feuille, c'est assez étrange je dois dire, en général c'est plutôt des minéraux ou même des lieux précis à la limite. Maintenant essaie de penser très fort à quelque chose que tu veux que je te donne, genre demande-moi un bonbon par la pensée.

— D'accord j'essaie. Dit-il en se concentrant.

— Bon pour l'instant ta force de persuasion n'est pas top, je dirais même qu'il n'y a rien du tout... Oh attends !! Concentre-toi encore ! J'ai cru percevoir quelque chose.

— Mais c'est dur ! S'exclama Quincy.

— Oh trop marrant mon chéri, t'as vu tes cheveux !? Ils lévitent !

— Ha oui ! Mais c'est pas très utile. Dit-il en riant.

— Mais si mon fils, je crois que tu as un pouvoir de télékinésie. Entraîne-toi ! Ce catalyseur n'est pas très puissant et tu n'es pas vraiment en symbiose avec lui, mais un jour, tu trouveras un vrai catalyseur puissant. Assura Hécate.

— Mais comment je vais savoir que c'est un bon catalyseur ?

— Tu sentiras ton sang bouillonner de l'intérieur ! Il deviendra blanc. Tu seras tout excité et tes yeux s'illumineront. Tu auras des papillons dans le ventre ! Crois-moi tu le sauras, d'ailleurs peut-être que plus tard tu créeras un lien avec mon pendentif de jade, il est très puissant et j'ai pu remarquer que c'était pas mal transmis par les gènes ! Peut-être qu'un jour je te le donnerai. Qui sait ?

Quelques semaines après avoir arrêté d'aller à l'école, Quincy réclama à sa mère d'y retourner. Il aimait passer du temps avec sa mère, mais il avait une envie d'apprendre insatiable et la solitude commençait à le peser. Sa mère lui autorisa donc à y retourner à condition qu'il ne se laisse surtout pas faire et qu'il lui raconte en détail chacune de ses journées.

Tout se passait pour le mieux jusqu'à ce jour où il rentra de l'école. Comme à son habitude, il passait la porte d'entrée, enlevait ses chaussures, posait son sac sur la table et se mettait dans le fauteuil en attendant que sa mère arrive environ une demi-heure après lui. Mais voilà qu'au bout de presque une heure elle n'était toujours pas rentrée. Quincy commença à s'inquiéter et à chercher autour de la maison pour voir s'il l'apercevait, mais en vain. Il l'appela dans la maison mais resta également sans réponses. Tout à coup, l'orage se mit à gronder. En voulant aller fermer les fenêtres laissées ouvertes au salon, il se sentit trébucher sur quelque chose. Il regarda sous son pied et vit le cadre photo habituellement posé sur le meuble près de la fenêtre. La vitre du cadre était brisée, et il n'avait jamais remarqué que la photo de sa mère était en fait pliée et que de l'autre côté se trouvait une partie cachée où l'on pouvait voir deux hommes souriants fièrement à ses côtés. En voyant ça, Quincy paniqua. Il commença à regarder plus en détails autour de lui et vit que les tiroirs n'étaient pas rangés à leur habitude, ils avaient été fouillés. En se penchant, il vit également une trace de sang projetée sur la table, mais pas aussi claire que celui de sa mère. Quelqu'un s'était introduit chez eux et ça avait mal tourné, cette fois il en était sûr !

Il se mit à pleuvoir, le garçon sombra complètement dans la folie, il entendait des voix assourdissantes dans sa tête et avait l'impression de revivre encore et encore cette même scène. Ce profond désespoir de se sentir abandonné et livré à lui-même le faisait descendre chaque seconde un peu plus dans les enfers.

The LunacyWhere stories live. Discover now