17 - Prendre les choses en main

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Les brassards gris qui étaient dans la soute, arrivèrent en courant pour voir ce qu'il se passait, Quincy passa la porte en premier en prenant le temps de vérifier quelque chose, il accourut vers la foule mais Isogaï l'agrippa :

— Non Quin, ne regarde pas, c'est atroce.

— Qu'est-ce qu'il se passe ?

— Quelqu'un s'est fait tuer. L'avertit Isogaï.

Aussitôt, ses jambes le lâchèrent et Isogaï se sentit tomber dans les vapes sous le coup de l'émotion. Quincy le rattrapa.

— Espèce de fragile, tu me dis ça alors que c'est toi qui nous fait un malaise ? De toute façon je suis plus un enfant.

Il alla voir la dépouille, mais l'odeur des organes en putréfaction était tellement infâme qu'il ne passa pas loin d'en vomir. Il reprit son calme quelques instants et vit l'inscription qui accusait son ami. Cela lui rappela que son père avait aussi écrit quelque chose avec son sang avant de mourir. Il demanda autour de lui si certains le connaissaient, une femme s'approcha de lui en sanglots en expliquant être son épouse.

— Votre mari était droitier ou gaucher ? L'interrogea Quincy.

— Gaucher.

Il saisit la main gauche de l'homme, mais il n'y avait pas de sang sur son index. Il saisit ensuite sa main droite à laquelle il y avait du sang.

— Incroyable ! Ce n'est donc pas lui qui a pu écrire ça ! En conclut l'épouse.

— Mieux encore, si on regarde de plus près, on voit que son index a été entaillé pour écrire plus lisiblement. Aucune personne à l'agonie ne peut penser à faire ça, et en plus l'homme n'a aucun objet coupant sur lui. La seule personne qui a pu faire ça est donc son assassin. Déclara Quincy.

La foule commença à discuter entre elle, son raisonnement semblait irréfutable. Quincy reprit :

— S'il y a donc bien une personne qui peut être lavée de tout soupçon, c'est celle dont l'assassin a écrit le nom : Isogaï. Mais avant de faire des conclusions hâtives, nous devrions immédiatement établir la liste des suspects. Je propose que chacun dise précisément ce qu'il sait et ce qu'il faisait avant qu'on ne découvre le corps.

Le capitaine entra dans la salle, il avait entendu tout ce qu'avait dit Quincy et il ordonna à tout le monde de procéder comme il l'avait dit. Personne ne pouvait sortir de la pièce avant d'avoir été examiné par Quincy, le capitaine et le vice-capitaine Jaison.

Quincy appela Jaison et Isogaï pour leur parler en privé :

— L'assassin se trouvait dans le dortoir et il était toujours parmi vous au moment où vous avez découvert le corps.

— Comment tu peux l'affirmer ? Demanda Jaison.

— Hier j'ai fait quelques petites installations au cas où des choses louches se passeraient dans la nuit. J'ai collé discrètement des mines de crayon à la porte de chaque chambre chez les brassards violets, et j'en ai collé aussi à la porte du dortoir et celle de la soute.

— Des mines de crayon ? S'étonna Isogaï.

— Oui, ainsi c'est impossible d'ouvrir la porte sans la briser en deux. C'est pour ça que je suis allé inspecter la porte du dortoir avant que tout le monde ne s'y précipite, et je peux t'assurer que personne n'est entré ou sorti pendant la nuit.

— T'es un génie mec ! Mais ça veut dire que le coupable est forcément un brassard bleu ou un marin ! Voilà qui réduit la liste des suspects ! S'épata Isogaï.

The LunacyWhere stories live. Discover now