10 - Partir en voyage

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(Vous pouvez mettre la vidéo en même temps, c'est une musique que j'aime beaucoup :)


Quincy se prépara pour le voyage. Il prit quelques affaires indispensables : son couteau suisse, une boîte d'allumettes, des crédits, mais surtout le livre de son père et quelques autres affaires auxquelles il tenait dans un sac à dos. Il versa ensuite de l'huile dans toute la maison et y mit le feu. Il s'en alla et alors qu'il s'approchait du port, il se retourna et admira Esmeraldas une dernière fois avec morosité, il vit la fumée des flammes de sa maison s'élevant au loin se confondre avec les nuages si grisâtres du paysage.

— Plus rien ne me retient ici maintenant.

 Il se rendit au guichet pour se renseigner sur les départs de navires commerciaux, il embarqua alors dans le Golgotha, navire majestueux qui allait larguer les amarres dès l'aube du jour suivant pour le continent Australien et qui allait passer p...

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Il se rendit au guichet pour se renseigner sur les départs de navires commerciaux, il embarqua alors dans le Golgotha, navire majestueux qui allait larguer les amarres dès l'aube du jour suivant pour le continent Australien et qui allait passer par les îles de Polynésie et du Fidji. Tout ce qui lui restait désormais à faire, c'était attendre, attendre toute la nuit, le temps du déchargement et du chargement du navire. Il se blottit dans un coin, entre deux caisses de provisions et s'endormit au bout de quelques minutes.

À l'Aube, il se réveilla en sursaut quand on lui jeta un saut d'eau à la figure.

— Allé debout toi ! On va avoir besoin d'aide, suis-nous. Lui dit un marin.

Il s'exécuta sans réfléchir, et se rendit là où on le lui avait indiqué tout en grelottant dans ses habits mouillés.

— Bon qu'est-ce que tu sais faire ? Tu n'as pas l'air très costaud, est-ce que tu sais éplucher des patates au moins ?

— Oui je sais aussi...

— ...Parfait ! Je te charge de faire l'inventaire des provisions pour le moment, et s'il y a une erreur, on te balance par-dessus bord, compris ?

— Euh... D'accord monsieur.

Il se mit donc au travail, l'avantage était qu'il était dans les soutes à l'abri des intempéries et là au moins, il pourrait se faire discret. Le Golgotha était une géante caravelle de 80 mètres de long au style ancien, construite de la même manière que celles des conquistadors avec de très grandes voiles et une coque intégralement faite de bois. Il y avait un équipage d'une trentaine de marins, leur travail était de transporter des marchandises entre l'Amérique et l'Australie. Il y avait un endroit qui servait de salle de réception et de bar au niveau de la poupe, en plus des marins, trois classes de personnes y séjournaient, des personnes aux revenus élevés, qui empruntaient le navire pour leur voyage d'affaires et qui n'avaient aucune tâche à faire en contre-partie, des personnes aux revenus un peu plus modestes ou de simples voyageurs qui en échange apportaient leur aide en fonction de leurs compétences, et enfin, des personnes pauvres, qui pouvaient voyager à un coût moindre mais qui en échange devenaient esclaves pour les tâches les plus pénibles. Les trois classes pouvaient ainsi se distinguer par des brassards de couleurs différentes qui étaient respectivement ; le violet, le bleu et le gris. Quincy avait opté pour la dernière classe, il avait certes les moyens de se payer la première mais il avait jugé plus prudent de ne pas le faire pour ne pas risquer d'attirer l'attention sur lui.

Après une première matinée remplie d'inventaires et d'épluchures de pommes de terre, Quincy put sortir s'aérer un peu, cela faisait seulement quelques heures qu'ils naviguaient mais il n'était déjà plus possible d'apercevoir la terre, il y avait seulement de l'eau, de l'eau, et encore de l'eau à perte de vue, cela lui rappela la dernière fois qu'il avait pris le large, quelques temps après la mort de sa mère. Le ciel était dégagé à l'horizon et l'Océan assez calme, le voyage s'annonçait paisible.

Il se rendit à la salle de réception, afin de demander son repas. Cette salle n'était pas très large comparée à la caravelle mais le plafond lui, était assez haut. Une splendide luminosité la traversait de toute part et les grands miroirs installés accompagnés d'un magnifique plafonnier de cristal donnaient une impression majestueuse par ses petits reflets arc-en-ciel. Quelques personnes aux brassards violets étaient en train de manger sur les tables disponibles, Quincy prit donc son repas et alla s'installer un peu plus haut sur une mezzanine qui surplombait la scène.

À un moment, un vieil homme au brassard gris entra et adressa la parole à quelqu'un qui occupait une table depuis un long moment :

— Excusez-moi Monsieur, je suis un vieil homme fatigué, pourrais-je vous demander de me laisser votre place puisque vous avez fini ?

— Vous osez vous adresser à moi ? Votre mauvaise vue vous a peut-être empêché de voir la couleur de mon brassard ? S'insurgea l'homme d'un air hautain.

— Monsieur, tous ceux qui sont assis là sont de la première classe comme vous. Bredouilla le pauvre homme.

— C'est exact, si vous n'êtes pas fichu de vous rendre compte que vous n'êtes pas à votre place, alors foutez le camp !

Un jeune homme au brassard bleu entra dans la salle. Pendant un instant le brouhaha cessa. Il s'approcha d'eux et s'immisça dans la conversation :

— Cette salle n'est pas réservée aux abrutis de première il me semble.

L'homme au brassard violet se retourna abasourdi.

— T'es qui toi ?! On t'as pas sonné d'abord. S'écria-t-il.

Le jeune homme sourit et se tourna vers tout le monde.

— Je ne me suis pas présenté, je vous salue d'ailleurs à tous mes chers co-passagers, je m'appelle Isogaï, et je ne trouve pas ça normal qu'un vieil homme ne puisse pas s'asseoir s'il en a besoin, sachez que les violets n'ont aucune priorité pour ce qui est de bouffer, nous avons tous les mêmes droits, la seule différence ici est que certains sont des plus grosses feignasses que d'autres et ne participent ainsi pas à la vie du Golgotha.

Cette audace attira l'attention de Quincy, il zyeuta le jeune homme par curiosité à travers les barreaux de la mezzanine, celui-ci était assez grand et dégageait un charisme certain, il avait un beau visage mais portait de grosses cicatrices sur ses bras, ses cheveux châtains lui tombaient devant le front et des lunettes opaques lui cachaient les yeux, ses habits semblaient faits de cuir et il portait dans son dos un katana rouge flamboyant comme le sang. Isogaï reprit avec un grand sourire narquois :

— Je peux vous assurer que selon les règles ici, rien ne m'empêche de trancher la gorge de qui je veux, et quand je veux, donc je vous conseille de vous montrer amical et coopératif pour le bien de tous.

— Bon ça va, prenez-la votre place, j'en ai rien à foutre puisque j'ai fini ! Dit l'homme contrarié.

Les discussions reprirent alors, ignorant ce qui venait de se passer.

— Je vous remercie Monsieur Isogaï mais vous n'étiez pas obligé. Dit le vieil homme.

— Il n'y a aucun problème, mais si vous le permettez, je vais me joindre à vous.

Un autre homme au brassard bleu accourut dans leur direction.

— Isogaï !! Attends-moi !! Ils avaient encore besoin de mon... Ah tu vois que y'avait une place de libre finalement ! Je te l'avais dit !

— Jaison, tu me fatigues des fois... Allé, va nous chercher à manger et aussi pour ce monsieur. Bougonna Isogaï en soupirant.

Après avoir fini, Quincy se leva et descendit le plus discrètement possible afin de retourner à son poste. Le garçon aux cheveux blancs ne manqua pas d'attirer l'attention d'Isogaï quand il le vit passer du coin de l'œil.

L'après-midi on lui donna à faire le nettoyage et la préparation des dortoirs, il y avait une dizaine de chambres individuelles réservées à la première classe, et une grande pièce où dormait l'équipage et la seconde classe, la troisième classe quant à elle, se contentait de sacs de couchage dans la soute. Alors qu'il frottait le plancher, il sentit le bout d'une lame effleurer sa nuque.

— Tu vas me suivre calmement.


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