27 - Prendre un nouveau départ

41 11 17
                                    


Le matin suivant, alors qu'elle dormait encore, quelqu'un toqua à la baie vitrée de sa chambre. Avant même qu'elle n'ouvre les yeux son cœur commença à accélérer. Elle se leva, prit le couteau sur sa table basse et s'approcha pour voir de qui il s'agissait. À son grand soulagement ce n'était que Calixte avec un bouquet de fleurs à la main.

— Ah ha Calixte c'est toi ! S'exclama-t-elle nerveusement.

— Bien sûr princesse, qui voulais-tu que ce soit ?

— Pour qui sont ces fleurs ? Tu as un rencard ?

— Non ha ha, elles sont pour toi, je viens te féliciter parce que j'ai appris que tu entres dans une école privée. Tu te rends compte de toutes les bonnes choses qui t'arrivent en ce moment ? Tu retrouves un état de santé normal, tu gagnes en liberté, et maintenant tu es même autorisée à avoir une vie normale et à aller à l'école !

— Oui c'est pas mal, je vois que les nouvelles vont vite. Ronchonna-t-elle en enfilant la veste au pied de son lit.

— Oh pardon, je te dérange peut-être ? Tu devais dormir...

— Non ! T'en fais pas. Ironisa-t-elle.

— Tu devineras jamais !

— Hm ?

— L'école où tu iras est la même que la mienne ! C'est une super nouvelle ! On sera ensembles !

— Ah ! Tant mieux.. Ouais... Tiens, pose les fleurs là. Dit-elle en lui tendant une corbeille.

— L'école est vraiment bien, il y a beaucoup de familles respectables, tu verras on s'y sent en sécurité, j'ai déjà parlé de toi à certains et ils...

— ...Calixte ! C'est gentil mais là je dois m'habiller je vais bientôt partir j'ai mon cours qui va commencer en plus, parce que au cas où t'aurais pas remarqué, je suis en nuisette là. Le coupa-t-elle.

— Oh pardon ! J'avais pas remarqué je te jure. Bon je te laisse alors, on se voit plus tard !

— C'est ça !

 Calixte était un jeune homme de 18 ans, de grande taille, athlétique, resplendissant de par ses beaux cheveux blonds et ses yeux aussi clairs que les perles de quartz rutile accrochées à son poignet et parfaitement sublimés par ses longs et beaux...

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.

Calixte était un jeune homme de 18 ans, de grande taille, athlétique, resplendissant de par ses beaux cheveux blonds et ses yeux aussi clairs que les perles de quartz rutile accrochées à son poignet et parfaitement sublimés par ses longs et beaux cils expressifs. C'était aussi un des rares individus pourvus d'un sexe masculin que Séléné pouvait tolérer et avec lequel elle ne se sentait pas constamment crispée et irritée. Venant tous deux de la famille prestigieuse des Renneslayer ils étaient contraints à vivre dans un cercle restreint de connaissances, notamment le réseau de leurs parents et d'autres enfants comme eux qu'ils rencontraient à des banquets spéciaux. C'était d'ailleurs à ces occasions que les deux enfants éblouissaient par leur grande beauté et leur culture, ce qui faisait la fierté de leur famille. Tout semblait les prédestiner à un radieux destin ensemble.


Dans la journée, Séléné eut son cours à son habitude avec sa professeure privée, à la fin elle lui annonça qu'elle allait entrer en école privée.

— Oh, c'est vrai ? C'est ton père qui l'a décidé ?

— Oui, c'est assez soudain... Avoua la jeune fille.

— Oh je vois ! C'est ce que tu voulais non ?

— Oui mais, c'était quand j'étais petite surtout...

— Mais Sely, à quoi tu aspires dans la vie ? Quels sont tes objectifs ? Maintenant que tu es « grande ».

— Euh... Et bien, j'aimerais prendre la relève de mon père plus tard.

— C'est bien, mais ça c'est à une échelle professionnelle. Est-ce que tu as un but profond, que te dit ton cœur ? Ou... Qu'est-ce qui te vient à l'esprit quand tu fermes les yeux ?

Séléné respira un coup et ferma les yeux pour réfléchir.

— Mon but c'est... améliorer le monde, comme mon père s'efforce de le faire jour après jour et... à vrai dire, il y a des réponses que je cherche, ou même il y a une une personne que j'aimerais rencontrer en particulier... Lui intima Séléné.

— C'est un bon but, te connaissant je sais que tu cherches à prouver ta valeur et à t'affirmer dans ce monde, certains ont l'impression que tu les regarde de haut alors que c'est parce que tu es très exigeante avec toi-même.

— C'est vrai, mais c'est justement ce qui me permettra d'atteindre mes objectifs.

— Bien sûr, mais tu sais pour atteindre tes objectifs n'oublies jamais qu'il peut ne pas y avoir qu'une seule et même route toute tracée, certains évènements ou accomplissements peuvent t'ouvrir des portes que tu n'imagines peut-être pas et tu pourras peut-être trouver ce que tu cherches au moment ou au lieu auquel tu t'attendras le moins. Alors garde ça à l'esprit, et avance la tête haute tout en restant ouverte.

— Et ben, tu m'as sorti les grands mots, je m'en souviendrai promis.

Elena fit irruption dans la chambre de sa sœur pour lui montrer ce qu'elle venait d'apprendre.

— Sely Sely regarde !! Moi aussi je sais dessiner comme toi regarde !! Cria-t-elle en agitant une feuille.

— Non c'est moche. Balança Séléné sans aucun tact.

— Mais !! T'es méchante ! C'est pas moche d'abord !! C'est ta tête qui est moche ! Fanfaronna-t-elle en lui tirant la langue.

— Va voir ailleurs si j'y suis espèce d'idiote ! Cria-t-elle à son tour.

— Bon moi je vais vous laisser les filles hein ! Annonça la professeure en remballant ses affaires.

Les deux sœurs en arrivèrent finalement à se lancer des objets l'une sur l'autre avant de claquer bruyamment les portes de leur chambre.

Elena semblait déployer des efforts constants pour irriter sa grande sœur. Séléné, quant à elle, réfléchissait au fait qu'Elena agissait ainsi peut-être parce qu'elle était la seule à ne pas rester indifférente à sa présence dans cette imposante demeure. Ce qui l'empêchait de ne pas enfermer cette petite peste à double-tour dans sa chambre était de se dire que sa sœur tentait, tant bien que mal, d'attirer l'attention, une attention qui lui était malheureusement trop rarement accordée par le reste de la famille.


Le jour de la rentrée finit par arriver, Séléné face à son nouvel établissement se sentit envahie par un étrange sentiment. Bien que soucieuse elle passa le seuil de la grande porte extérieure qui donnait sur la cour, elle était vide car les élèves étaient encore en classe. En regardant un peu plus attentivement, elle apperçut une fille étrange assise par terre contre un mur. En la voyant, elle se redressa avec un air des plus menaçants et fonça sur Séléné.

The LunacyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant