5 - Faire une grosse bêtise

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Ils s'y rendirent donc et se retrouvèrent devant une porte déverrouillable par un code. Tout excité, Quincy demanda à Inaya :

— Vite ! Est-ce que dans ton sac tu aurais quelque chose d'un peu poudreux ?

— Non, pas vraiment. J'ai des allumettes et un couteau, mais sinon j'ai juste amené de quoi manger et de quoi prendre des notes. Tu veux le couteau ?

— Oui, et aussi un crayon si t'en as un.

— Mais qu'est-ce que tu comptes faire avec ? demanda la fillette.

— Tu vas voir.

Quincy prit le crayon et commença à gratter sa mine avec le couteau, ce qui fit une fine poudre. Il lui expliqua que la mine de graphite mise en poudre ainsi pouvait très facilement se coller sur les empreintes laissées par les doigts. Il disposa donc sa main à hauteur des touches et souffla dessus pour laisser apparaître les empreintes. Le 1, le 2 et le 6 seulement étaient utilisés. Après avoir essayé les neuf combinaisons possibles, il en conclut que ça devait être une année. Il essaya donc 2162, puis 2166, puis enfin 2161 et cette fois la porte se déverrouilla sous les yeux émerveillés des deux enfants.

— Whaw, c'est génial ! cria spontanément Inaya.

— Chut, moins fort ça résonne. Sois plus discrète tu veux, dit-il en la sermonnant.

Quincy sortit une lampe torche de sa poche et la pointa vers le mur, mais à sa grande déception, ce n'était qu'un entrepôt de vieux conteneurs. Il vit cependant des journaux entourés de marqueurs rouges placardés sur le mur, il s'en approchèrent pour voir de plus près quand tout à coup des lumières s'allumèrent vers l'entrée opposée du bâtiment et ils entendirent des voix se rapprocher d'eux. Quincy fit un signe à Inaya pour se cacher dans un conteneur laissé ouvert. Ils s'arrêtèrent de respirer le temps que les deux hommes passent, alors que les voix s'étaient éloignées ils reprirent leur souffle, quand soudain la porte se ferma sur eux... Inaya commença à paniquer contrairement à son cousin qui, lui, gardait malgré tout son calme, il regarda ce qu'il y avait là où ils étaient enfermés mais malheureusement il n'y avait que quelques vêtements empilés sur une malle. Quincy inspecta la porte avec assurance, chaque porte fermée représentait pour lui un nouveau défi à relever, une nouvelle vérité qu'il allait possiblement découvrir derrière elle. Il se saisit donc de son couteau suisse et le régla en mode pince pour enlever le boulon qui était le plus près de la fermeture. Il réfléchit un instant puis fouilla dans la malle pour trouver un cintre, toujours avec cette même pince il sectionna le cintre qu'il avait trouvé et tira dessus pour former un fil de fer. Il le passa ensuite dans le petit trou du boulon et essaya d'accrocher la barre de fer qui servait à fermer manuellement la porte de l'extérieur, au bout de quelques minutes, il parvint à la soulever et à ouvrir la porte, fière de lui, il invita sa petite cousine à aller l'attendre par là où ils étaient entrés, le temps de faire un rapide tour des lieux. Aussitôt qu'elle sortit, Inaya se mit à crier, son cousin accouru et se retrouva nez à nez avec la police qui les arrêtèrent. Quincy avait négligé la sécurité du bâtiment et les caméras les avaient en fait repérés depuis le début. Arrivés au poste, on leur demanda leur identité, les deux enfants donnèrent le nom de leurs parents sans se soucier des conséquences. On les garda enfermés toute la nuit dans des cellules séparées fermées à double-tour mais cette fois Quincy n'eut pas d'idée pour réussir à s'échapper.

Le lendemain, très tôt, alors que les parents ne s'étaient pas encore rendus compte que leur enfant avait disparu, on les appela pour qu'ils viennent les chercher. Ils arrivèrent rapidement affolés par la nouvelle et on leur donna une décharge à signer à travers laquelle ils confirmaient reconnaître leur enfant et les délits qu'il avait commis. Les parents d'Inaya signèrent soulagés de pouvoir la ramener à la maison saine et sauve. En revanche, le sang de Will se glaça en lisant la décharge et en comprenant ce qui allait se passer s'il reconnaissait Quincy comme son fils, signer ce papier reviendrait à signer son arrêt de mort.

Il pensa à demander à quelqu'un d'autre de le reconnaître mais le problème était que Quincy l'avait déjà signalé comme son père et en refusant de signer les agents le signaleraient. Il pensa également à signer sous un autre nom mais là encore le problème était qu'ils demandaient aussi des empreintes digitales, ainsi cela lui laisserait un délai de quelques semaines avant qu'on ne s'en rende compte et c'est ce qu'il décida de faire à contre-cœur.

Lui et Quincy repartirent chez eux sans un mot, sans se l'avouer les deux commencèrent à culpabiliser. Une fois arrivés, Will referma la porte derrière eux et lui dit d'un air sévère :

— Tu as fait une très grosse bêtise... Qu'est-ce qui t'est passé par la tête je peux savoir ?!

— Mais tu me laisses jamais sortir ! J'ai jamais le droit de savoir ce qu'il se passe et quand je te pose des questions tu me réponds jamais ! Répondit Quincy.

— Tu as mis en danger ta cousine en plus !! Tu as pensé à elle ?! Tu as réfléchi une seconde aux conséquences ?! T'as rien dans la tête ou quoi ?!

Quincy baissa le regard et commença à reconnaître son erreur.

— Tu vas me punir ? Tu vas m'enfermer encore plus c'est ça ?

— Non. Dit Will après une seconde d'hésitation, il baissa tristement la tête à son tour.

— Quoi ?

— Je te pardonne...

Quincy regarda son père totalement incrédule.

— Tu me pardonnes comme ça ?

— Tu as fait une grosse bêtise aujourd'hui mais, moi aussi j'en ai fait une il y a quelques années. Je crois qu'il est temps que je t'en parle.

The LunacyWhere stories live. Discover now