43 - Faire une promesse

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La petite sœur de Séléné s'était enfermée pour pleurer.

— Elena, c'est toi ? Pourquoi tu pleures ? Demanda Séléné.

— Sely, je veux pas que tu partes !

— Comment tu sais ?

— Je t'ai entendue en parler, dans quelques heures tu seras loin d'ici pas vrai ? Pleura Elena.

Séléné s'approcha de la porte et posa sa tête contre elle.

— Oui... Soupira-t-elle.

— Tu m'abandonnes.

— Je suis désolée. Chuchota-t-elle.

— Tu reviendras quand ?

— Je sais pas, mais écoute, profite du temps que tu auras pour progresser, en aidant papa tu pourras m'aider aussi pour que je revienne plus vite, ok ? Deviens une petite fille forte et intelligente. Comme ça quand je reviendrai tu pourras me surprendre.

— Hm.

— Je compte moi aussi en faire de même, ce sera l'occasion de mener mon enquête sur ce projet mystérieux.


Quelques minutes plus tard, Séléné s'éclipsa discrètement de la soirée après avoir fait ses adieux à Shyron et à sa sœur. Elle descendit les marches pour rejoindre le carrosse qui l'attendait, c'est là qu'elle aperçut Dai.

— Dai mais qu'est-ce que tu fais là ?! Demanda-t-elle en faisant tomber une de ses chaussures.

— Je n'ai pas pu résister à l'envie de te faire mes adieux une dernière fois, on dirait que tu as perdu ta pantoufle de vair, Cendrillon. Dit-il en la ramassant.

— Cendrillon ?

— Tu ne connais pas ce conte ?

— Non ?

— C'est pas grave, c'est juste l'histoire d'une jeune femme qui se sauve d'un bal en laissant tomber sa chaussure. Résuma-t-il en souriant.

— Dai, il y a quelque chose qu'il faut que je te dise. Au début c'est vrai que je me suis mal comportée avec toi mais après j'ai eu des sentiments pour toi, tu es le premier garçon que j'ai aimé comme ça, si je t'ai embrassé ce jour-là c'était pas juste pour prouver quelque chose, je t'aimais vraiment.

— Vraiment ? Et maintenant ?

— Maintenant c'est compliqué, en y réfléchissant je me suis dit que ce que je ressentais était plus passager qu'autre chose. Cette attirance allait de pair avec tous les changements qui s'opéraient en moi, tu m'as accompagné dans cette évolution. Après l'attirance physique est venue d'elle-même.

— Je vois ce que tu veux dire, en tout cas si ça peut te rassurer, je t'aime beaucoup Sely, mais pas de cette manière. J'espère de tout cœur rester ami avec toi pour toujours. Mais actuellement celle que j'aime de l'amour dont tu parles c'est Euphemia, je sais que beaucoup ont du mal à le comprendre mais en fait je...

— ...tu n'as pas à te justifier. Le cœur a ses raisons, et toute cette histoire montre bien qu'on est tous victimes du fait de notre impuissance face à ce genre de sentiment. Tu n'as pas à t'en vouloir pour quoi que ce soit.

Il la regarda alors avec mélancolie puis un sourire discret se dessina sur son visage.

— Les douze coups de minuit vont sonner, princesse. Tu vas devoir monter dans ton carrosse.

— Attends. L'interpella-t-elle en fouillant dans les plis de sa robe.

— Quoi ?

— J'ai quelque chose à te confier, cette clé, je veux que tu la gardes jusqu'à mon retour, elle ouvre le coffre-fort de ma chambre dans laquelle j'ai laissé une lettre de ma mère que je n'ai jamais lue.

— J'en prendrai soin. Je te le promets. Assura-t-il en la prenant.

Dai s'en alla et Séléné monta dans le carrosse. En fermant la portière, elle vit par la fenêtre Calixte la regarder fixement partir en comprenant qu'il n'avait probablement aucun pouvoir pour la retenir. Dans la salle de réception, Livius aussi avait subitement disparu. Il sortit dehors prendre l'air et arracha les affiches placardées à l'entrée dans une pulsion de colère et de honte, il se retrouva assis par terre. Il dénoua son costume pour mieux respirer et plaqua ses cheveux en arrière.

— Elle se moque de moi ! Elle fait genre que je peux lui faire confiance ! Mon œil ! Comment elle a pu me faire ça ?! Explosa-t-il.

Ses parents sortirent en se précipitant, ils cherchaient Calixte.

— Calixte ! On vient de m'apporter un rapport ! Ce sont des petites ordures ! Ils viennent de lancer une réquisition. Séléné part embarquer pour un long voyage. Mais qu'est-ce qui t'arrive ? Se renfrogna Conny en le voyant par terre.

— Je l'ai bien compris... Elle va me le payer, et Livius aussi. Jura-t-il en se redressant.

— Ne t'en fais pas, elle va finir par revenir, on va enquêter. Promit la mère.

— Dites-moi, vous pensez qu'il se passerait quoi si on dénonçait leur secret ?

 — Dites-moi, vous pensez qu'il se passerait quoi si on dénonçait leur secret ?

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The LunacyWhere stories live. Discover now