40 - Saisir une opportunité

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On sonna à la porte, Séléné et Livius allèrent à l'entrée en se doutant de qui ça pouvait être, en ouvrant la porte ils tombèrent sur Calixte accompagné de ses parents. Avant que l'un d'eux ne prononce un mot, elle prit la parole :

— C'est bon ! Je sais ce qu'on attends de moi ! Je vais vous donner ma réponse ici et maintenant. Calixte, j'accepte de t'épouser, mais à une condition, je veux intégrer quelque chose dans notre contrat.

— Je t'écoute. Formula Calixte en haussant les sourcils.

Tout le monde la regarda avec attention et sérieux.

— Euh, alors voilà, c'est un peu gênant à dire devant tout le monde mais tant pis je me lance, Calixte, je sais qu'un de tes regrets est qu'on soit du même sang, et cette situation je l'ai bien vue, te procure de la gêne quand tes amis se rendent compte que tu es en fait amoureux de ta cousine, et moi à vrai dire, c'est ce que je ressens aussi.

— Mais où tu veux en venir ? Demanda son prétendant à la limite de l'agacement.

— En fait, j'aimerais faire passer notre mariage sous le couvert d'une alliance officielle entre nos deux branches, les deux grandes enseignes desquelles nous sommes les héritiers. Et tout ce que cela implique...

— Quoi ?! S'exclamèrent les parents.

— Laissez-moi expliciter mes propos. Pour être tout à fait honnête le but de ma manœuvre est de garantir une certaine cohésion entre nous dans l'avenir. Cette clause stipule une légère contre-partie mais qui n'aura d'effet qu'à partir du moment où j'aurai le statut d'héritière officielle, elle implique que la seule et unique chose qui passera avant notre union et nos devoirs conjugaux sera le fait d'accepter toute proposition professionnelle qui permettra une amélioration de nos relations. C'est tout ce que je demande...

Calixte se retourna vers ses parents et Séléné en fit de même avec son père.

— Il est clair que cette petite a une idée derrière la tête. Confia le père de Calixte.

— C'est certainement une idée de Livius ça, il souhaite ce type d'union uniquement pour garantir la protection de leur secret. Continua la mère.

— Et que pensez-vous de la contre-partie ? Les sollicita Calixte.

— Elle n'obtiendra pas le statut dont elle parle avant quelques années de toute façon, Livius ne la jugera jamais assez prête pour ça. Après je ne vois pas en quoi la priorité accordée à l'avantage professionnel de nos deux branches soit problématique pour toi mon fils, ça m'a plutôt l'air à notre avantage.

— Ta mère a raison, en y réfléchissant ça pourrait être une occasion pour nous d'avoir plus de champ d'action en faisant passer nos idées pour un devoir nécessaire. Si cette petite fait ça en espérant sauver les apparences, elle est bien naïve. Assura le père.


De son côté, Livius interrogea sa fille :

— À quoi tu joues exactement ? Tu fais vraiment ça pour garantir une bonne entente entre nos familles ?

— Est-ce que tu serais prêt à me donner le statut d'héritière pour m'éviter un mariage malheureux ? Demanda-t-elle discrètement.

— Séléné, quelle idée as-tu derrière la tête encore ?

— Réponds-moi et je te répondrai.

Calixte se tourna alors vers elle, il dit :

— Je suis prêt à accepter ta condition, je pense qu'elle pourrait nous être avantageuse et c'est vrai que de plus en plus de personnes de classes sociales élevées ont recours à ce type d'alliance.

— Bien. Pour quand devons-nous le planifier ?

— D'ici trois jours, le temps de régler quelques détails.

— D'accord je vois... Maintenant vous devriez partir. Je vous raccompagne. Finit-elle avec un faux air de soumission.

Elle sortit dehors avec eux et Calixte se retourna vers elle pendant que ses parents se dirigeaient vers leur carrosse. Il approcha sa bouche de son visage comme pour l'embrasser, puis il passa ses cheveux derrière son oreille et lui dit d'une voix mielleuse :

— J'ai tellement attendu ce moment... Tu verras, dans trois ou quatre jours Sely, tu passeras une nuit de noces bien plus agréable que tout ce que tu aurais pu imaginer. Et moi je serai comblé.

Séléné ne dit rien en entendant cela et se contenta d'avaler sa salive puis de sourire, elle retourna dans sa demeure.

« Va crever sale chien en rut ! » Hurla-t-elle intérieurement.


En rentrant, Livius lui demanda :

— Es-tu satisfaite ma fille ?

— Et toi mon père ? As-tu conscience que la seule et unique raison qui me pousse à un tel sacrifice est une raison que j'ignore, une raison que tu n'as jamais voulu me donner ? J'espère bien être récompensée en conséquence.

— Je suis prêt à te donner le statut que tu me demandes à condition que ce soit pour une bonne raison.

— Envoie-moi là-bas.

— Où donc ?

— La mission de la dernière fois, tu avais dit qu'elle comptait beaucoup pour toi, je ressens en ce moment-même par ton biais que des choses ne se passent pas comme prévu et je suis sûre que je peux y faire quelque chose.

— Est-ce à ça que tu pensais depuis le début ? Demanda Livius.

— J'ai dû improviser à un moment, mais en réfléchissant rapidement j'ai trouvé cette faille, et elle est tout à fait exploitable. Il suffirait que tu me nommes héritière, et puis que le jour du mariage tu décrètes qu'une mission des plus importantes et urgentes doit m'être confiée. Le jour-même je pars, et peu importe le temps que cela prend, tant que tu n'as pas signé la fin de la mission, je n'aurai aucun devoir envers eux. Ils ne pourront rien faire.

— Admettons et ensuite ?

— Je n'en sais rien, de toute façon je n'ai pas le choix, c'est la seule option que j'ai trouvée. Avoua la jeune fille en baissant tristement la tête.

— J'espère que tu as conscience que ça peut se retourner contre toi en te nommant héritière. Enfin, moi ça me va.

 Enfin, moi ça me va

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