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N'ayant jamais brûler ses ailes elle ne sentait pas le danger de la flamme.

Assise sur le banc public je regardais la lune.Elle n'était pas pleine,c'était un petit croissant.
Elle aussi il lui manquait quelque chose.
Quand ma soeur était partie,j'aimais la regarder et penser que peu importe où elle puisse être dans le monde on regardait la même lune,et quelque part l'astre céleste me reliait à ma grande soeur.
Ça avait beau être la chouchoutte de notre mère je ne lui en ai jamais voulu.Après tout c'était ma soeur,mon sang.
Mais quand elle est partie je l'ai haïs.Non seulement elle me laissait seule,elle mon modèle,mais en plus l'indifférence qu'avait ma mère a mon égard c'était transformer en haine.
Depuis qu'elle s'en était allée,ma mère n'était plus transparente mais noire.Tous les jours j'avais droit à ses critiques,ses remarques et ses humiliations.Au début ça m'avait fait mal,très mal,je lui répondais en hurlant où alors je pleurais à chaudes larmes devant elle espérant réveiller son côté maternelle.

Pauvre enfant.

Quelques temps après j'avais arrêté devant son absence de réaction et compris qu'on ne pouvait pas forcer les gens à nous aimer.
Devant cette lourde fatalité j'avais pris une grande décision : plus jamais je ne serai faible devant quelqu'un.
Et ce fut le cas.Depuis je n'avais plus jamais pleurer en public,je m'étais construit une carapace et je m'enfuyais dedans comme si ça avait été un château fort.

Rêvassant à mon passé,je ne me vis pas m'endormir sur le banc de métal froid.
Ce n'est que le lendemain matin,quand un agent de police me secoua que je compris que je m'étais assoupie dans ce lieu public tel les sdf à qui je jetais des pièces par pitié quand j'étais petite.

Il m'hurla quelque chose en Russe que je ne compris pas.Voyant ma tête modelée par l'incompréhension il soupira.

- Je ne parle pas Russe,m'exprimais-je.
- Il ne manquait plus que ça ! D'où viens-tu ?
- De Californie.

Il me regarda et je vis à son expression qu'il réfléchissait.Il fallu plusieurs longues minutes avant qu'il ne réouvre la bouche.

- Monte dans ma voiture je vais t'emmener au poste

Je le suivis jusqu'au petit véhicule. Contrairement à ma mauvaise habitude,j'attachai ma ceinture de sécurité.J'étais en présence des forces de l'ordre après tout !
Après qu'il eut mis le moteur en route,il composa un numéro.Quand son correspondant répondit,ils discutèrent quelques courtes minutes et,une fois qu'il eut raccroché,il se mit en route.
Pendant un petit lapse de temps,on roula sur une voie à la limite de l'autoroute et du chemin de campagne.Puis il s'arrêta devant une voiture.
Innocemment je me dis qu'il devait allet l'alarmé qu'il était mal garé.Jusqu'à ce que j'entendis le verouillage de la portière et que je vis sortir de la voiture de luxe,Ivan tout de noir vêtu.

J'avalai difficilement ma salive.
Visiblement tout le monde n'avait pas une âme de bon samaritain comme Donatello et sa femme.

La protégée du diable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant