28.

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Et parfois sa voix se brise quand elle rit.

Aldo avait beau avoir l'air très sympathique quand il criait,il criait fort.

Il a bien failli me péter les trois timpans.

Merde y en a que deux.

- Il est hors de question que je me promène avec une inconnue à mon bras,s'énerve Vladimir me faisait sursauter.
- C'est pour cela que j'ai décidé que tu irais avec Élisabeth.

Je souriai bêtement jusqu'à ce que je comprenne le sens de la phrase.Je secouai la tête immédiatement après que l'information soit montée au cerveau.

- Non il est hors de question,réplique son fils.

Si je n'avais pas été d'accord avec lui,j'aurais pu trouver cette remarque ainsi que ce ton cassant très blessant.
Certe je n'étais pas une grande dame ni une fille parfaitement raffinée.A vrai dire je n'avais pas non plus été éduquée avec un protocole digne de la famille royale,mais j'avais des valeurs.Et,malgré mes allures de fille froide,une de mes valeurs fondamentales était de ne jamais me croire meilleure que quelqu'un d'autre.
A cet instant précis je me rendis compte que Vladimir n'avait visiblement pas les mêmes valeurs que moi.

- Pourquoi ne pas inviter Polina à la place de cette souillonne ? S'insurge la vieille commère qu'était Tatiana.
- Oui le faucille et le dictateur ont raison,minaudais-je sans me rendre compte de mes paroles.

Ce ne fût que,une fois avoir vu les visages mi choqués,mi amusés des gens ci présent que je compris ce que je venais de dire.
Je venais d'insulter Tatiana de dinosaure.
Pire de faucille.
Je tournai la tête effrayée en direction de Tatiana.La marâtre me jetait des regards noirs et je remerciai le ciel de ne pas nous avoir donner la possibilité de tuer avec les yeux.
Vladimir,quand à lui,rigola.Pour la première fois depuis mon arrivée j'entendis son rire.Il était grave et sexy,en réalité il incarnait à la perfection le maître des lieux.A bien y réfléchir je ne remarquai rien qui chez lui n'inspira pas le respect,la crainte ou l'envie.
Même ce rire incarnait la perfection à l'état brute,tel une pierre sortie de terre.Et soudain je me demandai pourquoi il riait si peu.Clairement ce n'était pas comme s'il avait de quoi être complexé par son rire,il était à des années lumières du cri de phoque déshydraté que je produisais à chaque  petite blague.
Peut être était il trop brisé,trop abîmé par le temps que pour se laisser aller à des choses aussi futile que l'amusement ?
C'était très souvent cela qui se passait chez les gens qui avait mal grandi.
Très peu continuai à rire comme avant,du temps où notre seule préoccupation était la couleur dont on allait colorier notre dessin.
Même moi mon passé un peu bancal avait laissé des traces.Je ne riais plus de la même manière.
Avant,j'avais l'habitude de rire à gorge déployée avec ma soeur.Depuis qu'elle n'était plus là j'avais le tique de mettre ma main devant ma bouche quand je rigolais.Ce geste si infime avait en réalité une grande signification,il incarnait parfaitement l'assurance fébrile que j'essayais de dégagée.A croire que les critiques incessantes de ma mère avait fini par avoir raison de l'insouciance qu'il me restait.

- Ne j'ai pris une décision a vous de la respecter,conclu-t-il jetant un froid sur la pièce déjà bien trop silencieuse.

La protégée du diable.Where stories live. Discover now