La protégée du diable.

76.

Certaines personnes ne méritent pas ce qu'elles ont,d'autre n'ont pas ce qu'ils méritent.

Quand je descendis pour manger je remarquai avec effroi que ma place aux côtés de Vladimir était occupée par Polina.

Après l'horrible belle-mère,l'horrible cousine.

Mon regard croisa celui de Vladimir et,avant même lui laisser le temps de parler,je lui tournai le dos la tête haute.
Arrivée devant la porte,il m'attrapa le poignet.

- Où vas-tu ?

J'aimerais lui dire que je voulais aller loin de lui,de Polina et de toute cette famille mais c'était faux.
J'aimais Vladimir même si lui semblait préférer son horrible cousine.Je détournai le regard avant qu'il puisse y lire des larmes qui n'arrivaient pas à couler.

J'essayai de me dégager mais il me serra avec plus de force.

- Je t'ai posé une question,dit-il froidement.
- Je vais dehors
- Ne joue pas à la plus maligne avec moi
- T'es vraiment trop débile Vladimir,murmurais-je.

Comme vexé par ma réplique,il relâcha mon membre avant de me tourner le dos et de retourner dîner avec sa famille.
Quand j'ouvris la porte le vent me fouetta la peau et je souris bêtement face à cette sensation familière.

- Quand je serai plus grande je veux faire pilote d'avion,me dit ma soeur tout en courant les bras en croix.

J'essayai de la suivre et,même si je n'y arrivais pas,je rigolais à n'en plus finir.
Elle finit par se laisser tomber au sol et je m'allongeai à ses côtés.

- Tu sais que si tu cours assez vite tu pourras décoller du sol et voler avec les oiseaux.
- Tu voudrais partir ? Lui demandais-je.
- Oui
- Partir où ?

Elle tourna sa tête et fixa longtemps les nuages aux dessus de nos têtes.

- Partout.

Une voiture se gara quelques mètres devant moi et le bruit de son moteur me sortit de mes pensées.
Joshua sortit de la voiture et je courus vers lui.

- Tu m'emmène ?
- Où ? Demanda-t-il surpris.
- Partout

Il me sourit avant de rentrer de nouveaux dans sa voiture.

- Alors tu montes ?

Joshua roulait bien,vraiment bien.Ni trop vite,ni trop lentement.J'arrivais à apercevoir des morceaux de paysage sans avoir l'impression d'avoir mis un film en accéléré.
Quelques minutes auparavant il avait enclenché sa radio et ses musiques me ramenaient presque chez moi,dans ma chambre.

- Où allons nous ?

Il me regarde en biais et un sourire étire son visages creusant dans ses joues des pommettes.

- Surprise