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Je vois les magazines utilisant Photoshop mais nous savons que cette merde n'est pas réelle.

Jamais ma colère n'avait été aussi brève.
Depuis tout petit,j'avais l'habitude d'être entièrement consumé par ma propre haine.Pourtant quand elle avait lâché cette phrase pleine d'humilité (référence à "mes amis valent plus que cette vie de château") ma rage c'était évaporée tel de l'alcool pas assez dilué.
Cette fille était une sorcière.
Elle seule arrivait ainsi à me calmer par sa simple présence.

- Rentrons dans cette boutique,dis-je en parlant d'un magasin de vêtements féminins.
- Non non ça va j'ai déjà assez de fringues

Malgré ses protestations,je la tirai,presque de force,jusqu'à l'intérieur de ce magasin.Dès que je retirai ma main de la sienne,elle voulu sortir mais je la retins par la taille.

- J'ai bien assez de vêtements Vladimir,dit-elle en plantant ses grands yeux dans les miens.
- Tu ne mets jamais les trois quart de ce qu'il y a dans ta garde robe.Tu ne portes que les vêtements ideux,longs et sans forme.

Elle baissa la tête et je compris que je venais de toucher un point sensible sans même m'en rendre compte.
S'empêchait-elle de mettre toutes ces magnifiques tenues ?
Pour quelle raison vouloir se rendre moins belle que ce qu'elle pourrait être ?
Du bout des doigts je lui relevai la tête avant de déposer un léger baiser sur ses lèvres.

- Tu n'aimes pas les robes ?
- C'est pas ça,murmure-t-elle.
- Alors quoi ?

Dans ses iris brunes je vis une flamme rebelle naître pourtant quand je passai ma main sur sa joue le feu de la rébellion s'étouffa laissant place à la résignation.

- J'aime énormément les robes mais ...

Au moment où elle se coupa je crus réellement qu'elle ne finirait jamais sa phrase,cependant lorsque je lui jetai une œillade chaleureuse elle termina son idée :

- Mais pas sur moi,souffle-t-elle.
- Pourquoi ?
- J'ai pas le corps des mannequins,rigole-t-elle teintée de sarcasme.

Ses yeux était embués de larmes naissantes et je compris l'immensité de la douleur emprisonnée en elle.
Je m'en voulu immédiatement d'avoir pensé de ce corps qu'il était disgracieux,maintenant je me rendais compte à quel point j'aimais ses formes,son petit ventre et ses cuisses charnues.
Je me demandai comment j'avais pu douter un seul instant du sex-appeal de son corps.J'avais commis une grave erreur en ne m'intéressant pas aux femmes pulpeuses avant.

J'avais envie de le lui dire.Lui dire qu'elle était belle avec ses formes,qu'elle ne devrait pas se complexer à cause d'un IMC,d'une taille de pantalon ou d'un magazine photoshopé, qu'elle ne devrait pas se complexer à cause d'un chiffre.
Mais je ne savais pas.
Je n'ai jamais appris à être gentil,je ne sais que détruire.

- On a un gala demain,tu devrais regarder les robes
- Je suis pas sûr que ce soit une bonne idée je ...
- Allez viens,la coupais-je d'une voix rassurante avant de la tirer vers le rayon femme.

La protégée du diable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant