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Ca serait pas de l'amour si tu n'avais pas la trouille.

Retour en arrière.

Je mis ma main sur sa hanche et,même si ce contact était en premier lieu "professionnel",je sentis une douce sensation m'envahir au contact de son corps charnu.

Putain qu'est-ce qu'elle était sexy dans cette robe.

Les serviteurs nous ouvrirent la porte et on s'engouffra dans l'immense salle.
Tout le monde se retourna instinctivement vers nous.
Je restai avec Elisabeth uniquement quelques minutes mais ce lapse de temps suffit à l'associer à ma femme dans la tête de tous ces gens.
Ainsi,ils ne tenteraient rien avec.Ma réputation me suivait et toute la population de Russie savait qui j'étais et ce dont j'étais capable.
Aucun imbécile n'oserait convoiter ce qui est à moi.
Je me dégageai d'elle avant de rejoindre le maître des lieux,la laissant seule et bizarrement créant un manque.
Comment ce fait-il que je veuille la garder près de moi ?

Je secouai ma tête avant d'arriver dans les groupes et de taper sur le dos de Valentin.
Ce dernier se retourna et,quand il me vit,son visage s'illumina.

- Mon ami ! S'exclame-t-il.Je ne savais pas si tu viendrais.
- Je suis là Valentin, m'énervais-je légèrement.

Je détestais  qu'on me fasse des remarques.
Qui était-il,lui,pour ainsi me reprocher quelque chose,à moi ? Rien ni personne.

- Je suis heureux que tu sois venu,et en plus en charmante compagnie,dit-il en glissant un regard vers Elisabeth.

Elle était encore en pleine contemplation de la salle et,cela lui donnait des airs de petites filles.

Merde pourquoi est-elle obligée d'avoir cet air si irrésistible plaqué sur le visage ?

- Elle est à moi
- Bien évidemment,s'excuse immédiatement Valentin.

Et,voyant qu'il s'était avancé sur une pente glissante,il changea immédiatement de sujet.Ca valait mieux pour lui d'ailleurs,parce que je refusais une minute qu'un de ses hommes fasse de Elisabeth sa proie.
Elle était à moi,je devais briser son petit cœur,pas un autre.
Elle est mienne.

En pleine conversation avec deux femmes d'affaires Russe,j'entendis soudain la musique changer du tout au tout.La musique classique se fit remplacer par une ancienne musique américaine.
Je me tournai automatiquement vers l'orchestre et vis Elisabeth retirer ses chaussures avant de se diriger le sourire aux lèvres vers le centre de la salle.
Dès les premières paroles, elle jeta ses chaussures et se mit à danser sans se soucier du regard des gens.
Ses cheveux virevolteraient contre son visage déterminé par le besoin d'être heureuse et ses hanches oscillaient au rythme de la musique.
Ne prêtant guère attention aux regards tantôt remplit de critiques,tantôt remplit de moqueries elle se dirigea vers deux filles tout aussi jeune qu'elle et les tira par là mains,les entraînant avec elle en plein milieu de la piste.
Les trois grâces se mirent à bouger au rythme endiablé de la musique revancharde d'un amour perdu sous le regard de tous les convives.
Elles rigolaient ensemble à gorge déployée tandis que je n'arrivais pas à décoller mes yeux d'Elisabeth.
Son postérieur claquait à droite et à gauche soumis au tempo de la chanson,et son sourire réchauffait la pièce.
Elle ne se rendait absolument pas compte à quel point,à ce moment même,les femmes la jalousaient tandis que les hommes la désiraient.
Sa bouche imitait la voix de la chanteuse,faisant du playback,ce qui la rendait si rebelle.
Les deux adolescents qui dansaient à côté d'elle étaient certe plus belle en théorie pourtant ce n'était pas elles qui se démarquaient.
C'était Elisabeth.
Elisabeth et son physique banal,très loin de la taille mannequin que je convoitais habituellement.
Cependant,c'était bien elle qui était au moment même sous le feu des projecteurs,c'était bien elle qui ressemblait à si méprendre à une déesse de l'Antique Grèce.
Qu'est ce qu'elle me rendait fou.Elle était là,à quelques pas de moi,et pourtant il me semblait que je n'arriverais jamais à l'atteindre,à la faire mienne.Elle était indomptable et rebelle,comme le fruit défendu.
Des envies de meurtres me vinrent à l'esprit quand je vis les yeux malsains de tous ces hommes se poser sur son petit corps charnu en mouvement.
Rien que par ces regards j'eu l'impression qu'ils empiétaient sur mon territoire et je détestais ça.

Quand la deuxième chanson commença,les gens se mirent à suivre le mouvement et à se mettre à danser.

Tous des moutons.

Je rigolai en voyant qu'ils s'étaient dirigés vers la piste de danse uniquement parce qu'Elisabeth avait l'air de s'amuser réellement.
Elle avait brisé les règles,encore une fois,et avait dépassé les tabous qui horrifiaient ceux de mon rang social.
Elle avait également réduit mes certitudes à néant.
J'étais sûr qu'elle jouait un rôle,je n'y croyais plus.
J'étais sûr qu'elle était comme Sonya,je n'en étais plus certain.
J'étais sûr de la détester,je savais désormais que c'était faux.

Mais quel était donc ce sentiment qui me poussait à la décréter mienne aux yeux de tous ?
Pourquoi donc avais-je du mal à m'éloigner d'elle ?

Cette fille était décidément compliquée et les sentiments qu'elle faisait naître en moi étaient eux aussi bien complexes.

La protégée du diable.Where stories live. Discover now