La protégée du diable.

118.

Elle cherche tes yeux dans tous les regards qu'elle croise.

Je n'étais pas triste pourtant je n'étais pas heureuse. Depuis deux jours rien n'arrivait à me décrocher un sourire.

Sans grand enthousiasme je sortis de mon lit,qui me donnait à chaque réveil un horrible mal de dos,et m'habille simplement avant de descendre prendre l'air.

Je n'arrivais pas à être seule,quand j'étais seule j'avais tout le temps pour penser et quand je pensais je pensais toujours à lui,à elle,à eux.

L'air pure rentra dans mes narines dès que je passai la porte d'entrée de l'hôtel un peu plus tard que midi.
Je traînais les pieds tandis que je me dirigeais vers le centre ville.La chambre que je louais étant en périphérie je du marcher longtemps avant de rentrer dans la zone piétonne.La placette était certes petite mais tout était bien agencé.Au nord il y avait une Église et juste à côté,l'hôtel de ville.
J'aperçu également quelques petits restaurants,dont un où j'avais mangé la veille,ainsi que deux trois commerces sans grand intérêt.
Au pif,je choisis une brasserie et m'assis en terrasse.Je regardai les passants en essayant de ne penser à rien,m'intéressant aux détails les plus insignifiants juste pour m'occuper l'esprit.

- Vous désirez boire quelque chose ? Me demanda une serveuse aux traits creusés,comme si elle était lassée d'être là,comme si elle n'avait jamais réalisé son rêve ni ce qui lui tenait à cœur.
- Une limonade

J'en avais bu neuf sur ma journée.Je les avais consommées lentement comme pour les faire durer parce que c'était exactement ce que je voulais faire.
J'aurais tout fait pour ne pas rentrer à l'hôtel et vivre ma vie qui n'en était pas une.

Pourtant,il y avait un moment où la réalité reprenait ses droits.C'était inutile de fuir la fatalité aucune cachette n'était trop secrète pour elle.

Je me levai faisant grincer ma chaise contre les anciens  pavés et retroussai chemin.
Dans une ruelle je sentis un parfum identique à celui de Vladimir.Le cœur battant je regardai autour de moi mais il n'était pas là.
Ce n'était qu'une hallucination.
Un peu plus long,je croisai un homme dos à moi en costard bleu marine je courus vers lui mais lorsqu'il se retourna furieux je perdus espoir.Ce n'était pas lui.
Ce n'était qu'un mirage.

Je me dépêchai de regagner le motel ne voulant plus croiser quelque chose qui me rappellerait Vladimir.
Cela me faisait trop de mal.
Presque en courant je gravis les escaliers et tombai sur ma porte entrouverte.
Méfiante,je rentrai à l'intérieur de la pièce et lâchai un cri quand je vis un homme debout,dos à moi, devant ma fenêtre.
Il se tourna vers moi et je pris peur parce que ce n'était pas Vladimir.