Chapitre 19

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Je dépose ma troisième bouteille de bière sur le guéridon, à côté de quelques verres en plastiques délaissés. Assise sur le rebord du canapé, Alice essaye de trouver une justification au fait que l'on peut désormais utiliser le mot « néné » pour signifier « sein ».

– Peut-être qu'avant, ils assimilaient les seins à des « boutons de nénuphars », et du coup il y en a forcément un qui a eu la flemme au bout d'un moment et qui l'a raccourci.

J'éclate de rire face à une explication aussi douteuse.

– Boutons de nénuphars... répété-je. D'accord, d'accord. Tu as bu combien de bières, déjà ?

Alice me sert un sourire sexy en diable et attrape une bouteille de vin sur la petite table face à elle. Lorsqu'elle se penche, sa cuisse vient appuyer contre ma main, placée sous l'accoudoir du canapé.

– Moins que toi, je pense ! Un verre ? me propose-t-elle.

Of course.

Je saisis un gobelet qui paraît propre et le lui tends en reposant mon avant-bras sur sa jambe pour qu'elle me serve. Son jean paraît rugueux sous ma peau, mais je la sens se figer légèrement tout en continuant son action, comme si elle ne voulait pas prendre le risque de rompre le contact.

Le canapé jouit d'un emplacement idéal dans un renfoncement. Une ambiance assez intimiste nous enveloppe tandis qu'on peut observer tranquillement ce qu'il se passe dans le salon et dans l'espace cuisine. C'est d'ailleurs de là que je surprends le regard de Chloé, qui n'a pas bougé de son poste. Elle me fixe, les sourcils légèrement froncés. Je me demande pourquoi elle n'est pas en train de sauter sur tout le monde, une perruque bizarre sur la tête comme d'habitude. Je la trouve étrangement calme, mais je n'ai pas envie d'enquêter, ça ne me regarde pas. Et puis, c'est moi qui ne vais pas bien aujourd'hui.

Une fois les verres pleins, Alice pose la bouteille à ses pieds, m'indique de me pousser un peu et se laisse glisser sur le canapé contre moi. Elle lève son gobelet pour trinquer et y plonge ses lèvres pour boire une gorgée.

Cette vision enflamme le bas de mon ventre. Mes pupilles viennent rencontrer les siennes et elle me fait un clin d'œil au-dessus de son verre.

Message reçu cinq sur cinq, ma belle.

– Tu fumes ? me demande-t-elle soudainement en se tortillant à mes côtés.

– Non.

– On ne peut pas être parfaite, me lance-t-elle joueuse.

Elle extirpe son paquet de tabac de sa poche arrière et sort une feuille et un filtre qu'elle place au coin de sa bouche.

– Ça dépend dans quel domaine...

Son sourire se transforme en une espèce de grimace assez sexy, je dois avouer. Alors qu'elle commence à remplir sa cigarette, j'intercepte quelques miettes de tabac venues se loger vers son entrejambe. De ma main, je les balaye négligemment en prenant un malin plaisir à m'attarder cependant vers l'intérieur de sa cuisse. Un petit ricanement s'échappe de sa gorge, qui me donne envie de la plaquer contre le canapé pour l'embrasser.

– J'imagine donc que tu excelles en modestie ? dit-elle en libérant sa bouche de son filtre qu'elle place au bout de sa cigarette avant de la rouler.

– Ça doit être ça, ouais.

Je siffle mon vin pour me débarrasser du verre. J'aurais pu me contenter de le poser à côté de moi, mais ce serait prendre le risque de l'oublier. Je préfère le rendre disponible pour le remplir à nouveau très prochainement.

Hating, Craving, FallingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant