Chapitre 11. « Une existence de privilèges »

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~ Liam ~

Pourquoi ai-je fait ça ?

J'étais en train de sortir de ce putain d'endroit lorsque je me mis soudainement à réaliser ce qui venait de se passer.

Je me suis comporté comme un agneau, comme un stupide et faible agneau !

Je serrai les poings et m'avançai dans le couloir mal éclairé tout en éprouvant un profond dégoût envers moi-même. Les propriétaires de cet endroit tentaient par tous les moyens d'impressionner les futurs étudiants de l'Union des Dons avec leur hall bourré de meubles hors de prix alors qu'ils n'étaient même pas fichus d'éclairer convenablement de simples corridors.

Pathétique.

Je m'assurai plusieurs fois d'être l'unique personne dans les environs avant de me laisser aller et de péter les plombs. Sans perdre une seconde de plus, je me postai face au mur le plus proche et pris une profonde inspiration. Mes poings allèrent ensuite se planter violemment dans le béton à un rythme qu'aucun humain, même le meilleur, n'aurait été capable de suivre. Une agréable sensation de bien-être commençait déjà à se faufiler sous ma peau, me faisant presque oublier tout le reste pendant un court instant.

Un sourire orgueilleux se dessina sur mon visage au moment même où je vis la marque immanquable de ma force sur le mur. J'adorais plus que tout au monde cette sensation de pouvoir continuer à frapper encore et encore sans jamais ressentir la moindre once de douleur. C'était probablement l'unique chose au monde qui me faisait sentir vivant. Toutefois, à cet instant-là, elle ne parvenait pas à me changer les idées alors que cette activité demeurait l'une de mes seules échappatoires face à la réalité.

Tout en soupirant de lassitude, ma tête bascula en avant et alla s'appuyer contre la paroi bétonnée.

Je ne comprenais pas. Je ne comprenais strictement rien.

Pourquoi est-ce que je deviens un parfait idiot lorsque je la vois ?

Ça me tuait à petit feu de me comporter de la sorte. Je détestais ce sentiment aussi étrange qu'incompréhensible qui me poussait à faire tout et surtout n'importe quoi rien que pour pouvoir lui adresser la parole. Un énième soupir se fit entendre dans le couloir.

Je ne me suis jamais intéressé aux filles... du moins, jamais complètement. Alors, pourquoi maintenant ?

Sans même m'en rendre compte, je me remis à taper avec frénésie dans le mur, comme si un tel geste me permettrait d'évacuer tous ces faibles sentiments qui m'avaient envahi. Cela n'allait aucunement m'aider à répondre à mes interrogations intérieures mais je m'en foutais complètement.

— Dis-moi, tu comptes détruire le mur, c'est ça ?

— Parce que ça te pose un problème ? rétorquai-je sèchement en me retournant brusquement.

Le principal de l'Union des Dons, aussi inoffensif que pouvait l'être un nouveau-né, se tenait juste devant moi. Comme à son habitude, il souriait franchement.

— Est-ce que tu piques encore une crise ? me demanda-t-il, une lueur de malice dans le regard.

— Hé, Papi ! Laisse-moi un peu tranquille, tu veux ?

Le voir à quelques mètres à peine de moi me fit serrer les dents. Je savais pertinemment quelle était la raison de sa présence mais c'était tout simplement plus fort que moi, il fallait absolument que je tente de gagner du temps avant de retourner dans cette stupide salle.

— J'aimerais bien mais, tu vois, nous sommes sur le point de commencer. Bien entendu, tu comprends que je vais être dans l'obligation de m'énerver si tu ne me suis pas...

Hypnose, tome 1, Notre Rencontre. | ✔Where stories live. Discover now