Chapitre 64. « La bénédiction d'une fervente protection »

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~ Leah ~

Je pris une profonde inspiration avant de frapper plusieurs fois à la porte du bureau de Mr Cake. Une seconde passa sans que l'on ne me réponde et je ne pus m'empêcher de penser que le principal devait déjà être rentré chez lui, étant donné que la soirée était très entamée. J'étais en train d'élever une nouvelle fois mon poing dans les airs, prête à toquer de nouveau contre le bois solide de la porte, lorsqu'une voix s'adressa fermement à moi :

— Entrez !

Tout doucement, j'entrouvris l'entrée du bureau et pénétrai rapidement dans l'immense pièce tout en faisant attention de refermer derrière mon passage.

La première chose que je vis fut Mr Cake en train de faire les cent pas de l'autre côté de son bureau, en pleine conversation téléphonique, qui, visiblement, devait être particulièrement importante.

Il me fit brièvement signe de m'asseoir sur l'un des deux fauteuils luxueux positionnés face à lui tout en écoutant avec attention son interlocuteur à l'autre bout du fil. Je n'attendis pas un instant de plus pour m'installer silencieusement dans celui de droite, n'osant pas déranger le silence olympien qui régnait dans l'endroit. Je cachai immédiatement mes mains moites entre mes cuisses car je ne voulais pas que le principal remarque mon état affolé. Je tentai de calmer mentalement mon rythme cardiaque incontrôlable, sans succès : j'avais presque couru pour venir dans le bureau de Mr Cake.

J'aurais dû venir plus tôt dans cet endroit, beaucoup plus tôt...

— La situation n'est que temporaire, déclara le principal avec un ton sérieux qui contrastait si fortement avec le surnom que les élèves lui avaient donné, j'en suis persuadé...

Un silence.

— Je comprends mais je suis sûr qu'il n'est pas comme ça, ce sont simplement les préjugés que vous avez sur lui qui vous font dire ça. Je lui fais confiance...

Une voix étouffée me parvenait depuis l'autre bout du fil. Elle semblait plutôt énervée par leur sujet de conversation.

Je me sentis soudainement mal-à-l'aise d'être spectatrice d'une telle scène, comme si je n'étais qu'une sale fouineuse dotée d'oreilles indiscrètes. Toutefois, mon instinct me souffla d'écouter attentivement leur dialogue. Je ne me le fis pas dire deux fois.

Ce n'est pas bien, Leah...

— Oui, on se tient au courant.

Puis, le principal raccrocha avec force, se laissa tomber nonchalamment dans son épais fauteuil en cuir et se tourna vers moi. L'espace d'une seconde, les traits de Mr Cake me parurent profondément tirés avant qu'ils ne redeviennent, comme à son habitude, chaleureux. Je n'eus pas le temps de m'en inquiéter davantage qu'il s'adressa à moi avec un sourire accueillant sur son visage :

— Quelle est la raison de votre venue, mademoiselle Curtiss ?

— Est-ce que vous savez que Liam est parti de l'Union des Dons ? demandai-je du tac au tac, sans prendre de gants.

Tel un ressort, le principal se leva de son siège pour contourner lentement son bureau en chêne massif. Il s'arrêta devant moi et s'appuya confortablement contre son meuble en bois, ne se retrouvant qu'à quelques pas seulement de moi.

— Est-ce que vous savez, mademoiselle Curtiss, à quel point cela est difficile de gérer plus d'un millier d'adolescents n'ayant à la bouche que le mot « perfection » ?

Je secouai instantanément la tête, confuse. Mr Cake approcha son visage du mien.

— Je vais vous avouer un petit secret. Mon petit secret qui me permet de gérer tant d'euphorie.

Hypnose, tome 1, Notre Rencontre. | ✔Donde viven las historias. Descúbrelo ahora