Chapitre 14. « Les meilleures années de toute votre vie »

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~ Leah ~

Mes paupières s'ouvrirent tout doucement, de façon à s'adapter aux rayons de soleil qui venaient m'agresser les yeux. Sans pour autant bouger, je me demandai où je me trouvais, si l'on m'avait laissée dans l'arène ou si l'on m'avait transportée à la cession de rattrapage de l'examen d'entrée de l'Union des Dons. Puis, je compris que quelque chose ne tournait pas rond.

Le seul moment où je suis gênée par le soleil est lorsque je ne mets pas...

Quand l'évidence me sauta au visage, mes yeux s'écarquillèrent immédiatement de stupeur. Je n'eus pas le temps de m'alarmer davantage qu'une main surgit de nulle part pour me tendre mes précieuses lunettes. Après les avoir enfilées à toute vitesse, je suivis du regard le prolongement de cette main jusqu'au visage de son propriétaire. Je me retrouvais presque nez à nez avec un Bad Boy qui me souriait gentiment. Lorsque je me rendis compte que j'étais blottie contre lui comme un enfant avec son doudou, je sautai à l'autre bout du banc sur lequel nous étions installés.

— Eh... Eh... Calme-toi, je ne te veux aucun mal ! déclara-t-il en éclatant de rire, les mains levées en signe de soumission.

Dans l'espoir de comprendre rapidement ce qui se passait, je pris une profonde inspiration tout en observant mon environnement. Nous étions à l'extérieur du bâtiment où se déroulait les examens d'entrées de l'Union des Dons.

— Qu'est-ce qu'on fait ici ? Qu'est-ce que tu fais ici ? demandai-je avec empressement.

Son petit regard supérieur se promena sur mon visage, assez lentement pour réussir à me faire perdre patience. Quand il vit que je commençais à m'énerver, il m'offrit un sourire malicieux.

— Apparemment, je te servais d'oreiller... répondit-il d'un ton à la fois rempli de reproches et d'amusement. Dis-moi, je suis si moelleux que ça pour que tu te blottisses contre moi comme si j'étais ton ours en peluche ? Ou est-ce parce que tu as oublié le tien à la maison et qu'il te manque maintenant ?

J'ouvris machinalement ma bouche de surprise. Je fus incapable de répliquer quelque chose, complètement prise au dépourvu par tant de culot de sa part. Bad Boy en profita pour emprisonner délicatement mon menton entre son pouce et son index et pour tourner ma tête vers lui. Son souffle caressait mon visage et nos nez étaient si proches qu'ils se touchaient. Plus le temps passait et plus cette proximité devenait désagréable, invivable. Pourtant, quelque chose dans mon cerveau m'empêchait de faire le moindre mouvement. Alors, je me contentai de fixer les yeux de Bad Boy braqués dans les miens, comme s'il semblait être en train d'y chercher un détail particulier.

Quelqu'un brisa notre silence.

— Tu es ici parce que nous avons dû mettre fin à ton examen d'entrée en urgence, suite à... un problème technique, disons.

Je déglutis difficilement.

— Est-ce que cela est une manière de m'annoncer que je l'ai raté et que je n'ai pas été retenue pour intégrer l'Union des Dons à la prochaine rentrée ?

— Non, non, pas du tout ! Les membres du jury en ont assez vu pour se faire une idée de tes capacités et prendre une décision quant à ton éventuelle admission. Tu n'as pas de souci à te faire à ce sujet, je te l'assure.

Ses paroles furent vaines et ne parvinrent pas à diminuer le rythme alarmant de mon cœur excité par le stress. Baissant les yeux vers le sol, je me dégageai de son étreinte pour m'éloigner de lui.

Un silence embarrassé s'installa alors entre nous deux. Seule la circulation parisienne et ses klaxons nerveux faisaient office de bruit de fond. Le vent soufflait tranquillement sur les branches des arbres qui nous entouraient. Je me laissai emporter par ce petit moment de tranquillité qui s'offrait à moi pour détendre mes nerfs mis à rude épreuve. De l'autre côté du banc, Bad Boy me donnait l'impression d'être ailleurs. Il fixait le sol, le visage dépourvu de tout sentiment, ses doigts pianotant frénétiquement sur sa cuisse. J'en profitais pour sortir mon téléphone de ma poche et envoyer un message à Papa pour l'informer que l'épreuve était terminée et qu'il pouvait venir me chercher, ce qui me permit de me rendre compte que ma tenue de l'examen d'entrée avait été remplacée par mes habits ordinaires pendant que j'étais inconsciente et par quelqu'un dont j'ignorais l'identité, un détail sur lequel je fis un effort pour ne pas m'attarder davantage. J'appuyais sur la touche « envoyer » lorsque Bad Boy sortit de sa torpeur :

Hypnose, tome 1, Notre Rencontre. | ✔Waar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu