Le mystère de Poudlard tome 2

Chapitre 9: Un ange

Un petit garçon qui tient tout juste sur ses pieds s'amuse à chasser les papillons dans un magnifique jardin de Londres, les bras tendu, le regard pétillant. Quelques mèches rebelles viennent déjà masquer son regard vert, lui donnant une allure sauvage, intrépide. Le soleil brille haut dans le ciel azur de l'été, les oiseaux chantent, on pourrait croire que c'est une journée merveilleuse, mais ça ne l'est pas. Le jeune garçon court sur ses petites jambes et répète qu'il va attraper le joli papillon pour lui construire une maison et prendre soin de lui. Sur la terrasse, une petite fille est allongée sur le sol brûlant, les pieds se balançant gaiement dans son dos, tandis qu'elle s'amuse avec des poupées, le sourire collé aux lèvres, ses cheveux châtains coupés en carré, une frange retombant sur ses yeux. Il est environ six heures, le soleil chauffe toujours autant le visage des deux enfants, tandis qu'une voiture se gare dans l'allée. La fille se lève et s'avance vers son jeune frère pour le prendre dans ses bras, elle l'embrasse tendrement sur le front en revenant vers la maison.

-Papa est rentré. Murmura-t-elle.

-Papa... Répéta le garçon, son air rieur lui donnant un air attendrissant.

La petite fille referme la porte derrière eux et les deux enfants se précipitent dans les bras de leur père, qui leur rend leur étreinte. Il leur demande comment s'est passée leur après-midi et leur prépare un délicieux dîner dont ils se délectent en écoutant un vinyle.

C'est à la fin de la journée, tandis que Hugo et Louise regardent la télévision, que Shawn Turner s'assoit dans le canapé, l'air grave, prenant leurs petites mains dans les siennes, tentant de réunir ses mots. Peut-être n'y en a-t-il pas à cet instant ? Ses yeux sont embués de larmes, il tremble mais tente de se contenir pour ne pas effrayer les petits. Hugo tourne son regard vers son père et murmure :

-Papa... Triste.

Louise se fend d'un sourire devant les premières phrases de son frère, elle lui frotte affectueusement les cheveux, sentant que ce que leur père va leur dire n'a rien de drôle, et que tout va changer.

-J'ai quelque chose d'important à vous dire. Commença-t-il en prenant Hugo sur ses genoux. Ce n'est pas... Facile.

-Dis nous papa. Insista sa fille, le regard inquiet.

-Votre mère... Votre mère a eu un grave accident de voiture. Commença-t-il, ne retenant plus son chagrin. Elle rentrait du travail et n'a pas vu le camion qui tournait à l'angle de la rue. Les médecins m'ont appelé en urgence et m'ont affirmé qu'elle n'avait pas survécu aux blessures. Elle est partie, elle ne reviendra plus.

Louise mis plusieurs secondes avant de réaliser ce qu'il venait de se passer, mais des larmes roulaient déjà le long de ses joues. Hugo n'avait compris que quelques mots et son regard trahissait mille et une questions. A la grande surprise de son père, Louise prit Hugo dans ses bras, le serra fort contre elle et lui expliqua comme on expliquerait à tout enfant, comment leur mère venait de s'envoler.

-Hugo... Maman est partie, elle ne reviendra pas tu comprends ? Louise hoqueta, se força à continuer malgré les tremblements féroces qui s'étaient emparés de son corps frêle. Tu sais où elle est maintenant ? Là. Dit-elle en posant son index sur le cœur de son frère, elle veille sur toi. Elle s'est envolée vers un endroit magique où rien ne peut la faire souffrir, elle est heureuse. N'oublie jamais qu'elle nous aimera toujours. Conclut-elle en fondant en larmes et en serrant Hugo contre elle, anéantie, frappée par la réalité de ses mots, comme si elle venait de prendre conscience qu'ils étaient vrais, cruels, injustes...

Hugo referma ses petits bras sur sa sœur, tellement intelligent pour comprendre que sa maman était décédée qu'on vit même une larme couler sur sa peau laiteuse.