Le mystère de Poudlard tome 2

Chapitre 23 : Une étrange épidémie

Il me fallut un peu de temps pour assimiler ce qu'il venait de se passer. Encore plus de temps pour réaliser qu'à cause de moi, des dizaines d'élèves étaient coincés à jamais dans ce livre, dont mon amie Alicia... Et je crois que je ne pouvais plus rien faire si je voulais rester en vie. Je trouvais ça égoïste. Tout était ma faute. Si je n'avais pas trouvé ce livre, rien de tout cela ne serait arrivé. Ou alors, si j'avais eu la décence de tout dire à Dumbledore plus tôt, peut-être que l'école ne serait pas en danger. Ma curiosité me tuera un jour. Je ne voyais même pas comment annoncer à mes amis qu'Alicia allait mourir par ma faute. Je restais quelques instants à contempler le paysage inouï des montagnes lointaines, à observer le printemps qui pointait le bout de son nez dans les arbres en fleurs. Une légère brise me fit reprendre mes esprits. On était lundi, je venais de quitter le cours de potions en faisant tomber une fiole au passage. Qu'est-ce que j'avais encore causé ? Mais une boule me serrait le ventre et m'empêchait d'avancer, car si j'y retournais, je me trouverais dans la même pièce que Drago. J'avais l'impression d'être maudite, de porter en moi un poison qui pourrait me détruire à la moindre faute. Est-ce que croiser le regard de Drago pourrait me tuer ? Est-ce que me trouver dans la même pièce que lui pourrait rompre le serment ? Trop de questions qui ne firent qu'accentuer mon inquiétude... Je réfléchissais à toute vitesse à une solution. Il fallait surtout que je trouve Hugo et m'assure qu'il aille bien et qu'il n'ait pas rapporté le secret au château. Ensuite, nous trouverons une solution.

-Louise ! Enfin, tu es là ! S'écria une voix dans mon dos.

Je sursautais et me retournais pour rencontrer le visage de Katie, morte d'inquiétude. Je n'avais jamais été si heureuse de la voir, j'étais bel et bien revenue dans la réalité.

-Oui désolée j'avais besoin d'être un peu seule. Est-ce que tout le monde va bien ? J'ai renversé une potion en sortant.

-Oh ne t'en fais pas, le spectacle était hilarant. Pansy se trouvait juste à côté et s'est retrouvée le visage couvert de pustules ! Même Terrence ne pourrait pas l'approcher s'esclaffa-t-elle. Tu aurais vu la tête de Rogue.

Mais je n'avais pas le cœur à rire, j'avais l'impression d'être une traîtresse qui ne méritait de voir personne. Et je détestais mentir, c'était un supplice.

-Tu es sûre que ça va ? Tu es toute pâle.

-Je me sens juste mal par rapport à Drago. Ça n'est pas près de s'en aller.

Et cette fois, ce n'était pas un mensonge. Je réalisais tout juste que mon histoire avec Drago était vouée à l'échec, pour de bon. Avant, il me restait un infime espoir qu'on se retrouve un jour, mais désormais, j'étais marquée par ce serment à vie. Je n'aimerais plus jamais personne ou du moins, pas sincèrement.

-On va te remonter le moral, et puis c'est bientôt ton anniversaire ! Tes 18 ans seront inoubliables tu peux me croire !

Je me forçais à sourire et la laissais me prendre sous son épaule pour rentrer au château. C'était comme si le temps s'était arrêté, le cours de potions n'était pas du tout terminé ici, mon absence n'avait pas marqué les esprits. Je regagnais ma place en évitant tous les regards, y compris celui de Rogue, qui semblait irrité par mon comportement. Mais j'ignorais que Drago ne se préoccupait pas du tout de moi.

En effet le jeune Serpentard avait pris sa décision. Éviter tout contact avec Louise pour tourner la page définitivement. Dire que cela ne lui faisait rien serait mentir, il n'avait jamais ressenti une si grande douleur dans sa vie. Il le sentait au fond de lui, que Louise était son âme sœur, la femme de sa vie, alors réaliser qu'il l'avait perdue lui faisait terriblement mal. Une infime partie de lui espérait qu'elle pourrait lui pardonner un jour et reprendre tout à 0, dans quelques années, s'ils se retrouvaient... Mais il doutait que Louise soit prête à lui faire confiance à nouveau, il savait qu'il l'avait blessée au plus profond d'elle. Ils n'étaient plus que deux inconnus dont les âmes avaient été séparées et n'attendaient plus qu'une chose, se réunir à nouveau. C'est pour cela qu'il passa les deux heures de potions, les yeux rivés sur son chaudron, les yeux froncés par la concentration sans lever la tête une seule fois, même quand celle-ci retourna s'asseoir. Il était redevenu l'ombre de lui-même, celui que Louise avait tant redouté toutes ces années.