Le mystère de Poudlard tome 2

Chapitre 16 : Vacances d'hiver

Les jours suivants, les rumeurs couraient selon lesquelles Terrence était fou amoureux de Pansy Parkinson, il lui aurait crié son amour en plein milieu d'un cours de potions. En effet Drago et moi n'y étions pas allés de main morte, c'était bien de l'Amortentia que nous lui avions fait boire, de quoi le rendre fou de Pansy ! Mais nous n'étions pas aussi cruel que lui, car nous avions fabriqué un antidote en cas de besoin, que nous pourrions verser dans son jus d'orange si l'envie nous prenait.

Depuis ma discussion avec Alicia, elle ne m'avait plus adressé la parole, gardant pour elle le livre et je devinais qu'elle n'avait pas cessé de le parcourir, malgré mes révélations. J'ignorais ce que John pouvait bien faire dans cette autre réalité, mais je maintenais que je n'avais pas confiance, il préparait sûrement un plan.

Les vacances d'hiver approchaient et j'avais terriblement hâte de rentrer chez moi, aux côtés de Hugo. Je l'attendais d'ailleurs en ce moment même au pied d'un chêne massif, alors qu'un léger brin de soleil avait percé l'épais brouillard de nuages qui flottait au-dessus de nous depuis longtemps. Il fallait que je parle à mon frère à propos du livre, je voulais savoir ce qu'il en était. Il arriva quelques minutes plus tard, emmitouflé dans une cape noire de voyage.

-Salut Louise. Dit-il en m'enlaçant.

Je lui ébouriffais les cheveux et profitais de ce moment de complicité qui m'avait tant manqué. Je me demandais comment allait mon frère, je ne pouvais m'empêcher d'être constamment inquiète.

-Comment tu vas ? Demandais-je en lui faisant signe de s'asseoir sur un banc.

-C'est toujours pareil... Mes cauchemars me hantent chaque nuit et je prends peur face à la moindre ombre, mais je me suis fait une raison. Dit-il en haussant les épaules.

-Je suis désolée, j'aimerais pouvoir faire quelque chose.

-Terrence m'a parlé. Dit-il brusquement. Il m'a menacé de révéler à Dumbledore que je ne respectais plus le « contrat », et que si je refusais son aide, le directeur le saurait.

-Quel culot ! On n'a jamais signé quelconque contrat, si tu refuses de parler à Terrence il y a une raison !

J'étais hors de moi, si Terrence continuait de nous mettre la pression, je me vengerais aussi. Il n'avait pas à forcer Hugo de quoi que ce soit.

-Tu oublies une chose Hugo, moi aussi j'ai une clé en main. Dis-je avec un sourire malicieux.

-Qu'est-ce que c'est ?

-Je pourrais très bien rapporter à Dumbledore que Terrence m'a donné un filtre d'amour, alors il n'aurait plus rien à dire sur les choses « légales » ou non.

-Tu as raison, je ne me laisserai pas faire.

-Oh mais je vais aller le trouver quand je le pourrais, il va m'entendre.

Je n'avais pas reparlé à Terrence depuis l'incident, mais j'étais bien résignée à lui dire ses quatre vérités ! Je ne le laisserai plus approcher mon frère, après tout c'était ridicule, je pouvais m'occuper moi-même de prendre soin de lui, pas besoin d'un gardien. Les minutes qui suivirent furent silencieuse, Hugo avait les yeux rivés sur le sol, l'air tout penaud.

-Comment ça se passe avec Elsa ?

-Je ne sais pas si nous sommes vraiment ensemble, on est jeunes après tout. Mais je l'aime bien et nous passons de bons moments, elle me redonne de l'espoir chaque jour.

-Tu sais, il n'y a pas d'âge pour aimer, et il y a diverses façons de le faire. Je suis heureuse pour toi en tout cas.

Il fallait que je lui parle du livre, la question me brûlait les lèvres...

-Je dois te parler de quelque chose.

-Ah oui, de quoi ?

-Tu as trouvé le livre toi aussi hein ?

-Le livre ?

-Hugo ne me ment pas tu sais que j'ai horreur de ça. Ton nom y est inscrit à la dernière page, je ne suis pas idiote. Je dois te dire que ce livre est maudit, c'est John qui l'a créé, d'une manière que j'ignore encore, mais j'espère qu'il ne t'ai rien arrivé.

-Oui c'est vrai, je l'ai trouvé ici en me promenant et je n'ai pas pu m'empêcher d'y percer le mystère... Avoua-t-il.

-Je suppose que tu as vu des choses ? Demandais-je en pressant sa main, redoutant la réponse.

-Oui bon j'avoue, je vais te raconter...

Quelques semaines plus tôt :

Hugo Turner se balade seul comme il l'aime tant, profitant du calme plat de l'hiver et du parc. Le bonnet enfoncé sur ses cheveux noirs, le visage rougi par le froid, les mains dans les poches, il contemple les arbres massifs qui se trouvent devant lui. Il ne se sent toujours pas à sa place à Serpentard et ses démons le suivent, mais il essaie de l'accepter et de se faire une raison. Sa sœur a toujours été présente et il ne veut plus que ça change, il doit accepter le fait qu'il va mal, et qu'il doit le partager avec elle. Mais depuis peu, il a appris que son père avait une nouvelle copine, et il ne peut se résoudre à l'accepter. Louise lui répète qu'il ne faut pas le priver de son bonheur, mais qu'elle a du mal à l'accepter aussi et qu'elle n'oubliera jamais leur mère, mais Hugo n'y parvient pas. C'est encore trop frais dans sa tête, même si dix ans se sont écoulés depuis, il est trop faible.