Le mystère de Poudlard tome 2

Chapitre 17 : Confessions

Nous restions quelques instants pétrifiés dans l'entrée du salon à réaliser ce qu'il se passait. Mon premier sentiment fut de sentir mon domicile accaparé par des têtes inconnues et voir une femme préparer le dîner me rappela soudain les délicieuses recettes de ma mère et je ne pus m'empêcher de me sentir nostalgique. Je tournais la tête vers Hugo et par sa mine colérique je compris qu'il partageait mon sentiment, pourtant mon père arborait un sourire rayonnant en refermant la porte derrière lui. En levant les yeux, Emilie se mit à sourire et s'approcha de nous, tandis que son fils ne bougea pas d'une semelle, hypnotisé par la télévision. Emilie avait une silhouette fine et des traits calmes, ses yeux étant d'un bleu limpide, soulignés d'eye-liner. Ses cheveux bruns s'arrêtaient à ses épaules et elle semblait être quelqu'un d'ouvert et de jovial.

-Louise, Hugo, je vous présente Emilie. Je l'ai invitée pour la semaine afin que vous fassiez plus ample connaissance.

Je la saluais d'un petit hochement de tête tandis que Hugo fila droit vers sa chambre en claquant la porte, laissant un sourire gêné sur les lèvres de mon père. Il s'excusa auprès de sa compagne qui me fit la bise.

-Il n'y a pas de mal Shawn, je comprends parfaitement... Dit-elle d'une voix étrangement calme. Arthur viens dire bonjour !

Le jeune homme tourna son visage vers moi et tout ce que je pus y lire fut de l'agacement, apparemment nous n'étions pas les seuls à être gênés par la situation. Il avait un visage dur et des cheveux mi-longs de couleur brune, faisant ressortir ses yeux d'un marron très clair, mais pas une once de sourire ne s'affichait sur son visage. Il me salua d'un bref coup de tête et retourna à ses occupations.

-Je suis désolée, il est peu timide. Dit-elle en voyant la réaction de son fils.

Mais peu m'importait, que Arthur et moi nous entendions, ça ne changerait rien.

Après avoir rangé toutes mes affaires et pris une douche, je rejoignis la table autour de laquelle mon père, Emilie et Arthur dégustaient un apéritif. Je pris place à la gauche du garçon, l'esprit toujours préoccupé par Drago. Je me demandais comment s'était passé son retour au manoir et me rongeais les sangs de ne pas pouvoir lui envoyer de lettre. Mon père semblait vraiment amoureux de Emilie, il ne la quittait pas du regard, son verre de vin dans la main gauche, l'autre occupé à tenir sa tête qui semblait peser une tonne. Je ne pus m'empêcher de sourire face à cette évidence, il y avait longtemps que je n'avais pas vu mon père sourire et un peu d'ambiance dans la maison apporterait de la lumière au vide que nous avions toujours connu. Pour une fois le repas n'était pas ponctué de silences pesants, mais bien de rires francs et de jeux de regards. Entre Emilie et mon père, qui se dévoraient des yeux, et entre Arthur et moi, qui ne savions pas très bien comment agir.

-Je ne me suis pas présentée, je m'appelle Louise. Tentais-je pour rompre ces regards incessants.

-Arthur. Dit-il simplement l'air exaspéré.

-Tu t'entendrais bien avec Hugo, il a environ ton âge.

-Ah oui ? Quel âge il a ? Dit-il toujours aussi blasé.

-Il a eu treize ans au début du mois, et toi ?

-J'en ai quinze idiote.

Je sursautais presque, je ne m'étais pas attendue à tant de méchanceté. Je reportais mon attention sur mon assiette, vexée. Moi qui avais voulu être gentille, je pouvais fermer ma bouche. Hugo ne se montra pas de la soirée et mon père m'assura que ça lui passerait. Moi je me sentais bien seule, j'aurais aimé partager sa compagnie durant ce repas. Les pizzas avaient un goût amer et mon appétit s'était soudain envolé, notamment parce que Arthur me jetait des regards noirs à la moindre occasion. Je crois que nous vivions la même situation, je ne pouvais pas vraiment le blâmer.