Chapitre 18 : Adieu

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Fred et moi avions longuement discuté ce soir-là, jusque tard dans la nuit. Il m’avait avoué qu’il était au courant pour George seulement depuis peu, et qu’il était désolé que je l’ai appris, même si c’était selon lui, la meilleure solution. J’avais réalisé qu’en effet, la belle histoire d’amitié que j’avais entretenue avec Fred s’était estompé en un amas de poussière et que George l’avait presque aussitôt remplacée… Tout ça pour une amitié malhonnête du côté de George, je m’en voulais presque d’avoir délaissé Fred contre mon gré. Certes il avait dit des choses affreuses et m’avait laissée pour Katie, mais on était plus courageux que cela, on pouvait passer au-dessus. On avait mûris c’était un fait, et cette nuit, j’avais eu l’impression de retrouver le Fred de onze ans que j’avais toujours connu, celui qui était doux, attentif et qui me faisait rire.

-Et tu te souviens quand on avait laissé un pétard devant le bureau de Rogue ? Il en avait fait une de ces têtes !

J’éclatais de rire et enfouis ma tête dans l’oreiller pour ne pas réveiller les autres. Cela faisait bien une heure que nous discutions dans le salon, éclairés par la seule lueur de la lune. Les paroles de George avait réveillé quelque chose en moi, je réalisais à quel point il m’avait éloignée de Fred et à quel point notre amitié était belle, si nous n’avions pas tout gâché pour des enfantillages, rien ne serait arrivé.

-Et dire qu’on est sortis ensemble ! Rajoutais-je en repartant dans un fou rire.

-Oh non c’est vrai !

C’était comme si ce n’était jamais arrivé à vrai dire, cela avait été tellement rapide et puéril, qu’aucun de nous deux n’était gêné à cette idée. J’ignorais toujours pourquoi nous l’avions fait avec du recul, mais je riais bien à cette évocation.

-Louise, je sais que la relation que tu as entretenu avec George ne sera plus jamais pareil désormais... Mais j’espère que vous continuerez de bien vous entendre.

-Tu sais, à vrai dire, peu importe qui est mon meilleur ami. Vous êtes tous les deux des piliers fondateurs de mon adolescence et aurez toujours une place importante à mes yeux. Je n’oublierai jamais nos moments.

-Tu comprends maintenant ce que je voulais te dire le soir de la fête, après les sélections de Quidditch. J’avais l’impression que George m’avait remplacé, il n’a rien inventé. Je me suis senti souillé et perdu, c’est surtout pour ça que j’ai prétendu être le pire des crétins à ton égard.

-Allez c’est bon, je t’ai déjà dit qu’on était plus forts que ça. On repart de zéro, et je crois que c’est bien parti, ce soir j’ai l’impression de retrouver le petit garçon roux aux taches de rousseur qui m’aidait en potions !

-George et moi serons toujours à tes côtés, et même s’il a plutôt fait une bêtise, je suis certain qu’on passera au-dessus de tout ça. Il lui faudra juste du temps pour s’en remettre, et toi il t’en faudra pour digérer ses mots.

Je serrais Fred dans mes bras, ne réalisant pas à quel point je venais de le retrouver depuis bien longtemps, cette fois, plus aucune dispute ne nous séparerait. Il me souhaita bonne nuit et rejoignis la chambre de son frère sur la pointe des pieds, tandis que je profitais encore un instant de la vue.

Drago se réveilla tôt ce matin-là, un mal de tête incessant le sortant encore une fois de son sommeil partiel. Cela faisait des jours qu’il ne dormait plus, tiraillé par la peur et l’angoisse que son père ne vienne le tuer dans son sommeil, il serait bien capable de tout. Depuis qu’il était rentré, il tâchait d’être le meilleur fils possible, même s’il devait mentir ou agir comme un idiot, si c’était la seule manière de ne plus subir la colère de Lucius. Ce dernier avait commencé par lui confisquer son hibou, lui interdisant tout contact avec l’extérieur, sa baguette et tout autre objet pouvant le distraire avait également disparu de sa chambre. Il devait travailler chaque jour pour, selon Lucius, s’endurcir et devenir un véritable homme. Le matin, il aidait son père à rédiger des papiers pour le ministère, et l’après-midi, il devait réaliser toutes sortes de travaux dénués de sens, et bien entendu, sans l’aide de magie ! En seulement quelques jours, Drago avait pris du muscle, à force de porter du béton et de taper à coups de marteau. Le jeune homme s’était fait une raison, il acceptait sa peine et ne protestait pas, il avait bien retenu la leçon et Lucius semblait plus sérieux que jamais lorsqu’il menaçait son fils. L’animosité dans la maison était plus que pesante, Drago et Lucius se confrontaient seulement lors des repas, mais ne prononçaient pas un seul mot. Drago s’endormait chaque soir comme une tombe aux alentours de neuf heures, assommé par la dure labeur quotidienne.

Le mystère de Poudlard tome 2Where stories live. Discover now