Le mystère de Poudlard tome 2

Chapitre 32 : La fin d'une ère

L'épreuve d'astronomie se déroula très bien malgré mon angoisse permanente. Je réalisais mes deux cartes du ciel en trois heures, après une longue observation au télescope. Le ciel était bien dégagé ce soir, nous permettant d'analyser sans problème le positionnement des astres. Une fois que j'eu terminé, je posais ma tête au creux de ma main et continuais d'observer les constellations, fascinée.

Drago Malefoy avait dix-huit ans aujourd'hui, mais pour lui, c'était un jour ordinaire. Son anniversaire n'avait jamais constitué quelque chose d'important pour lui. Depuis son enfance, personne ne le lui souhaitait de toute façon, sauf sa mère, il y a bien des années. Son père aussi, mais pas de cette manière tendre et intéressée comme tout le monde, par simple politesse et parce qu'il savait que son fils était son seul héritier. Les cadeaux n'avaient pas manqué lorsqu'il était enfant, sa mère le couvrait de présents pour montrer à quel point elle aimait son petit garçon. Au fil des années, les cadeaux s'étaient transformés en or. Son père avait mis de côté son héritage et attendait impatiemment que Drago soit adulte pour qu'il reprenne le domaine du manoir. Mais le jeune homme avait désormais d'autres perspectives, que son père ne connaissait toujours pas. Lucius serait informé au dernier moment, pour éviter toute dispute. Même s'il détestait son père, Drago ne souhaitait pas se fâcher avec lui avant son départ, et il souhaitait encore moins recevoir des coups. Il avait assez souffert.

Alors en ce soir d'examen d'astronomie, il détourna les yeux de sa carte du ciel pour les poser sur la fille aux cheveux d'un noir de jais, accroupie devant son télescope, le visage concentré. Cette même fille-là qui fut l'une des seules à se souvenir de son anniversaire, à lui offrir un cadeau et à lui rappeler ce que ça faisait d'être aimé. Il ne put s'empêcher de rester la regarder quelques secondes de plus, le cœur battant légèrement dans sa poitrine, les yeux pétillants devant ce rayon de soleil. Louise était la plus belle fille qu'il connaitrait dans toute sa vie, sa présence était quelque chose de réconfortant, du moins, l'était.

Il surprit une larme couler le long de sa joue et l'essuya brusquement. Il détourna vivement la tête, honteux de s'être ainsi laissé aller. Lui qui pensait pouvoir avancer sans problème, ce n'était peut-être pas si facile. Le simple fait de la savoir à quelques mètres de lui, de regarder son visage si parfait, avait suffi à raviver des souvenirs amers. Ne pourrait-il vraiment plus jamais toucher sa peau si douce, sentir ses lèvres charnues contre les siennes, sentir sa délicate odeur emplir ses narines, se réveiller à ses côtés et sourire comme un idiot ? Ne s'était-il pas promis qu'il l'aimerait toute sa vie malgré leur rupture ? Oui, mais comment vivre en aimant quelqu'un, mais ne pas pouvoir être avec cette personne ? Voudrait-elle un jour lui reparler ? Il soupira. Il s'était déjà posé ces questions des centaines de fois, et il avait déjà la réponse. Il ne ferait rien, il ne tenterait pas de retourner vers elle, mais il l'attendrait simplement. Il l'attendrait des semaines, des mois, voire des années s'il le fallait. Et peut-être alors, auront-ils une seconde chance... Il en doutait, mais si c'était le prix à payer pour espérer de nouveau... Pour l'instant, l'important était de mener à bien son projet professionnel, et peut-être qu'un jour, le destin les remettrait sur le même chemin...

Nous y étions, la fin d'une ère, la fin de l'enfance, la fin de tout. Je le sentais, quelque part au fond de moi, qu'ils approchaient. J'avais été avertie, j'avais eu le temps de m'y préparer, pourtant, j'étais loin d'être prête. Les examens étaient terminés, clôturant sept années d'études dans la plus prestigieuse école de sorcellerie du monde : Poudlard. Cinq années seule, deux années aux côtés de mon petit frère. Autant dire que les deux dernières années de ma vie n'avaient rien eu de drôle. J'avais cru perdre l'être que j'aimais le plus au monde et j'avais perdu un ami. Hagrid me manquait terriblement et je ne me pardonnerai jamais sa mort. Il s'était sacrifié, il avait menti pour protéger Hugo mais quand il n'avait pu en supporter davantage, la créature l'avait emporté. Les Wilson avaient gagné une bataille, mais pas la guerre. Le petit jeu de John avait assez duré, qu'il vienne, je l'attendais de pied ferme. Malgré mon angoisse, j'étais résolue à me battre, si c'était le prix à payer pour libérer Poudlard, pour sauver tous les nés moldus victimes depuis des décennies.