Le mystère de Poudlard tome 2

Chapitre 11 : Terrence

Les matins qui suivirent, je restais un peu plus longtemps dans mon lit, le cœur serré à me remémorer ma discussion avec Drago. C'était inévitable, nous avions finalement fini par l'accepter tous les deux, ces vacances étaient alors une manière pour nous de profiter une dernière fois, à l'abri des regards, dans notre petit nid d'amour, sachant pertinemment que Lucius préparait une vengeance terrible, sans retour possible en arrière. Rassemblant le pull de Drago et le pendentif qu'il m'avait offert, j'avais les yeux rivés sur le plafond du dortoir, les rideaux tirés. J'avais longuement réfléchi à ce que ma relation avec Drago m'avait apportée, à tous nos beaux moments ensemble, à sa chaleur réconfortante, à toutes les premières fois qu'il m'avait fait découvrir, tant en amour qu'en général, et j'étais certaine de l'avoir fait goûter au bonheur pour la première fois. Hugo et lui se ressemblaient un peu d'ailleurs, ils ne s'étaient jamais remis de la mort de leur mère et j'admirais leur courage, leur caractère et l'effort qu'ils employaient à rester fort. Mais il était évident que Lucius s'apprêtait à nous séparer d'une manière brutale, inattendue, alors nous profitions de chaque instant comme si c'était le dernier, ayant bien compris la finalité de ses lettres. J'avais également parlé à Drago du livre, rongée par la culpabilité, mais avais omis de lui dire que je l'avais jeté dans le parc, et légèrement honteuse de savoir que quelqu'un avait peut-être mis la main dessus. J'avais tenté de le retrouver et d'aller le rendre sagement à Dumbledore, mais je ne l'avais jamais retrouvé, c'était un mystère. Drago avait eu du mal à avaler ce que je lui racontais mais quand je lui avais montré ma cicatrice, il m'avait crue. Il m'avait d'abord réprimandée d'avoir risqué ma vie en y retournant, trouvant mon comportement immoral, risqué et puéril, avait tenté de trouver une explication rationnelle mais n'était pas plus avancé que moi. Il avait bien ri quand je lui avais raconté la scène de Pansy et lui mais m'avait assuré que même pour 100 000 gallions, il ne sortirait jamais avec elle. Il avait eu très peur en m'écoutant raconter mon aventure dans la forêt, mais rassuré de savoir qu'il était le héros à m'avoir sorti de là. Et face à la réaction qu'il avait eu en me bousculant dans le couloir, il avait simplement haussé les épaules en me disant que c'était une réaction qu'il aurait tout à fait pu avoir deux ans plus tôt. Quant à George amoureux de moi... Il n'avait pu s'empêcher de lancer « Je savais que George avait un faible pour toi » et je m'étais contentée de lever les yeux au ciel, n'ayant jamais pu concevoir une telle hypothèse dans la réalité. Je me demandais si George m'avait déjà ainsi considérée, pour moi notre relation n'était rien de plus que platonique, fusionnelle mais jamais au-delà.

Aujourd'hui, j'avais rendez-vous avec Terrence pour aller à Pré au Lard. Ce garçon avait un don pour apporter du baume au cœur lorsque le ciel était gris, il était toujours rieur et ne se prenait jamais la tête, voyant toutes les choses sous un tout autre angle, c'est-à-dire de l'humour. Je me demandais ce que nous trouverions bien comme sujets de conversations pendant tout l'après-midi mais je ne doutais pas de lui, il était tellement bavard que c'en était parfois lourd. Mais j'appréciais ce garçon, il était tout bonnement simple et cultivé, ce qui ne le rendait jamais ennuyeux. Et son lien avec Hugo ne me faisait que le voir sous un bel angle, sa générosité débordait toute imagination.

Je ne voyais pas cela comme un rencart, Terrence savait pertinemment que j'étais en couple et il n'avait jamais été impoli à mon égard, au contraire, il se montrait distant et courtois, des qualités qui ne semblaient pu être d'actualité chez bien des garçons. Drago lui, s'était montré plus réticent face à ce rendez-vous mais il ne m'avait jamais interdit de faire quoi que ce soit et il avait confiance en moi. Il ne s'était même pas proposé de nous rejoindre, ayant décidé de commencer le long devoir de potions qui m'attendait d'ailleurs et que je repoussais.

Après mon intense réflexion quotidienne, je m'extirpais des draps et enfilais des vêtements chauds pour affronter le vent d'automne. Je rejoignis Drago au petit déjeuner, nos maisons étant mélangées vu le petit nombre d'élèves restés aux vacances. Son air était froid, distant et une légère peine se lisait sur son visage. Il m'accueillit par un bref salut et reporta son attention sur son porridge. Je me doutais de la raison de cette réaction et soupirais, prête à le réprimander.