Chapitre 4 :

384 20 3
                                    

Après l'heure d'histoire, nous sommes allés en SVT, découvrant une prof tout à fait normal, sympathique et rien d'exceptionnel à déclarer pour ce premier jour. C'est assez rapidement que je me suis rendu en français où j'ai eu encore une fois un malheur : être à côté de Jeremy. J'ai pourtant tout fait pour ne pas y aller mais la prof m'a obligé de mettre à côté de lui. En résumé : sur 6 cours différents, je suis à côté de lui dans 4 matières. Heureusement qu'en SVT et en Espagnol il n'est pas à côté de moi. Actuellement je suis dans le bus, assise contre la fenêtre j'observe le décor qui passe à toute vitesse. Les maisons se ressemblent, la toiture grise, la façade blanche. Les murs parsemés de graffitis de toutes sortes défilant sous mes yeux d'enfant déstabilisé. Oui quittant ma ville natale, celle dont j'ai construit une enfance saine et heureuse, je me dois de partir voyant ma famille se séparer en deux. L'odeur de mon ancienne maison, la cours trop petite, cette fenêtre placée dans ma chambre qui me permettait de m'évader le soir. Jamais je ne pourrais retrouver tout cela. L'ancien lycée, les anciens amis, les anciens profs... Tout cela disparait de ma vie en seulement quelques jours. Maintenant je suis là, dans les Ardennes, quittant ma douce Normandie. Le ciel gris s'étant à des kilomètres et je comprends qu'il me faudra du temps pour retrouver ce doux soleil qui habiter mon cœur lorsque tout aller bien. Faut dire aussi que ce nouveau lycée n'est pas des mieux. Entre ce quartier populaire, la prof de maths cinglé, ces nombreux bâtiments et ce Jeremy. Oui Jeremy. Ce garçon aux cheveux noirs, aux yeux noirs, au tee-shirt noir et aux idées noirs. Une tête d'ange mais un caractère de démon : le diable a la tête d'ange. Voilà ce que cet homme m'inspire. Sûrement voyant mon air perdu ce matin il s'est dit que je serais une bonne cible pour pourrir l'année qui commençait déjà mal sans son aide. Je le revois assis au fond de la classe, me regardant avec ces yeux ardents lorsque le prof m'ordonnait de m'assoir à côté de lui. Ce moment où il a passait sa main dans ces cheveux ténèbres me glissant avec une voix roque remplis de mépris son petit reproche. Heureusement qu'il y a Nathalie. Ce ne serait pas vers elle que je serais allé en premier mais je me rends compte que j'aurais regretté si on ne s'était pas parler. Dès le premier abord on voit que c'est le genre de fille voulant bien faire, et faire plaisir à ces parents. Le genre de fille qui prend soin d'elle. Il suffit de voir sa peau blanche brillante et douce, ces cheveux blond fraichement coiffée, l'impression que chaque petite bouclette qui apparait est complétement contrôlé. Le bus s'arrête et sans hâte je descends de celui-ci. Même l'odeur de la ville me fait regretter ma ville natale. Il me faut, une fois descendu du bus, une petite dizaine de minute pour rejoindre ma nouvelle demeure. Entourer d'arbres et d'un jardin fleuri, un immeuble ce dresse. Du haut de ces six étages j'observe la peinture beige se craquant faisant apparaître des lisais blanches. Quand on rentre dans l'immeuble, on peut sentir la peinture vieillit par le temps et accélérer par l'humidité. Contrairement à mon ancienne maison qui était tout le temps aérer, ici fait beaucoup moins rêver. Après avoir monté les deux étages, je m'arrête devant le paillasson marron devant la porte. Sortant mes clés j'y rentre sans prêter attention à la décoration du couloir pas terminé. Esquivant les cartons trainant dans l'entrée, j'arrive finalement à rejoindre le salon. Posé sur le canapé ma mère, seule, regarde la télé. Seule. Avant quand je rentrer des cours je retrouver devant « n'oubliez pas les paroles » mes parents chantant avec le candidat. Je les voyais ensemble, enlacé, les yeux brillants. J'avoue qu'après je les retrouvais plutôt assis à côté, sans être enlacer. Puis le temps passant je les voyais chacun de leur côté, assis à l'autre bout du canapé. Puis récemment, ma mère seule devant la télé, sur le canapé, sans chanter et sans les yeux brillants. Me m'attardant pas sur cette scène désespérante je décide de monter dans ma chambre posant lourdement mon sac avant de me jeter sur mon lit froid. Cette journée horrible, je devrais la revivre chaque jour. Tous les lundis seront identiques à celle-ci. Le cours de physique à côté de Jeremy, et ce cours de Maths avec la folle toujours à côté de Jeremy, le cours d'espagnol : enfin tranquille. Puis l'après-midi tout recommence : histoire à côté de Jeremy, SVT pour continuer avec un peu de tranquillité sans Jeremy puis enfin français où accompagné de ma nouvelle meilleure amie ''la poisse'' je me suis retrouvé assise à côté de Jeremy. En un lundi il faut le faire. Cette nouvelle vie où j'ai étais contrainte d'aller me pourrira mon adolescence. J'ai bientôt seize ans, et savoir que je dois le passer dans cette ville, dans ce lycée, dans cette maison m'horrifie.

« 05/01 Cher journal,

Jeremy veut me pourrir mon année. Il réussira. Mais je ne lui montrerais pas.

Lou »

XXX

Chapitre un peu plus court que les précédents, mais les longs reviennent dès le prochain chapitre ♥ J'attends vos avis avec impatience !

Mon voisin de classe [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant