Chapitre 38 :

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Le monde où je me lève depuis deux semaines n'est plus le même. L'envie d'aller en cours, l'envie de me lever, l'envie de me faire belle... Tout cela rejoint une et seule envie : le revoir. Son visage, son humour, ses sourires... Il n'y a plus une chose dont je peux me passer. Je suis amoureuse. Amoureuse de son rire, amoureuse de ses mains quand, tendrement il les passe sur mes joues, amoureuse de ses yeux qui brillent lorsqu'il me regarde, amoureuse de lui tout simplement. Les défauts ont disparu comme s'ils n'avaient jamais existé. Au fond, je sais qu'ils sont encore là, mais l'amour les surpasse. Deux semaines que le beau brun est mon homme. Notre relation est particulière, mais elle est si unique. Ce n'est pas des cœurs à chaque fin de message, pas de « je t'aime » ni de « tu es la femme de ma vie ». On le pense –enfin du moins pour ma part- mais cette complicité basée sur l'ironie me plaît. Je me rends compte à présent que si je le perds, je perds mon bonheur. J'en suis devenue accro, comme je le craignais, mais maintenant plus de retour en arrière possible. Je vole si haut avec lui que je crains une chute s'il me lâche. La chute serait terrible, et ce ne sera pas qu'une aile que je me casserais.

Marie reste un peu à l'écart, mais je pense que ce n'est pas parce qu'elle m'en veut, simplement parce qu'elle reste beaucoup avec Samuel, le garçon de première. Les deux se rapprochent de plus en plus et elle m'a avoué commencer à avoir des sentiments pour lui. Nathalie, elle, est encore plus proche de Cyril et je pense que d'ici maximum deux semaines les deux tourtereaux seront ensemble.

Sortant de ma rêverie, le bus s'arrête et je descends de celui-ci : C'est une nouvelle semaine qui commence. Comme à mon habitude, je me dépêche de rejoindre mon bel apollon. Je l'aperçois devant la grille, sûrement en train de m'attendre. Les écouteurs dans les oreilles, Jeremy ne semble pas m'avoir vu. Je me place derrière lui et comme dans les films place mes mains sur ses yeux.

-Devine c'est qui ? Dis-je d'une voix enfantine.

-Lou, dégage tes mains tout de suite.

Amusée, je retire mes mains et me place face à lui en tapotant des mains l'air enjoué.

-Bravo, il est trop fort mon chéri ! Dis-je toujours avec une voix d'enfant.

-Mais arrête de me parler comme si tu parlais à ton chien ! Soupire mon voisin.

Je lève les yeux au ciel, amusée, et nous commençons à avancer vers notre salle.

-Tu écoute quoi ? Demandé-je en désignant ses écouteurs.

-De la musique. Répond-t-il simplement en haussant les épaules.

-Oui mais quoi comme musique ? Insisté-je.

-Un peu de tout. On a quoi là, maintenant ?

Sa réponse n'est pas naturelle, et sa façon de changer de sujet pas crédible. Alors comme si de rien n'était, je hausse les épaules.

-Physique chimie.

Jeremy détourne son regard et j'en profite pour arracher son téléphone des mains faisant au passage tomber ses écouteurs. Pour ma survie, je pars en courant aussitôt avec le téléphone dans les mains.

-Eh ! Mon portable ! Hurle mon copain qui commence à me courir après.

Pendant ma folle course, j'en profite pour déverrouiller son téléphone et regarder la musique qu'il écoute. C'est lorsque je vois le titre de la chanson que je m'arrête stupéfaite.

-Tu écoutes du Claude François ?! Hurlé-je surprise.

Connaissant le personnage, ces goûts et ces manières jamais je n'aurais pensé que le diable écoute du Claude François.

Mon voisin de classe [terminé]Where stories live. Discover now