09 - Pretty Women - Part 2

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La boîte de beignets dans une main, je frappai à la porte de l'appartement de mon père en espérant ne pas le déranger par ma visite impromptue. Je m'étais assurée au préalable de sa présence auprès du vieux concierge qui me l'avait confirmée, mais il m'avait tout de même donné le double des clés, au cas où. J'attendis donc en guettant un signe de vie à l'intérieur. La porte s'ouvrit enfin, après deux manifestations de ma part. Mon père fut très surpris et ravi (au bas mot) de me voir.

- Ma chérie ! Lança-t-il en levant les sourcils de surprise. Il me prit dans ses bras, après m'avoir préalablement ôté la boîte des mains et me serra fort contre lui. Quelle surprise ! Mais que fais-tu ici ? Tu as vu l'heure ? Tout va bien ? S'inquiéta-t-il soudain tout en m'invitant à entrer d'un geste avant de m'aider à enlever ma veste.

Il m'attrapa par le bras et nous dirigea vers le salon.

- Rassure-toi, tout va bien. Je dois être à New York au moins pour la journée et je voulais te faire une petite visite, voilà tout, répondis-je sur un ton apaisant.

- Mais tu as très bien fait ! Acquiesça-t-il avec enthousiasme. Je n'ai pas de rendez-vous avant treize heures et comme c'est plus prêt d'ici que de mon bureau, je suis resté à la maison pour travailler un peu, expliqua-t-il de la cuisine ouverte, tandis qu'il préparait du café. Et tu repars quand ? S'enquit-il.

- Je ne sais pas encore. Je suis en vacances, donc je ne planifie pas trop les choses tu sais, répondis-je en m'asseyant sur un tabouret haut posé devant la partie bar de la cuisine, face à lui.

- Shopping ou visite ? Sembla-t-il s'intéresser sincèrement.

- Ni l'un, ni l'autre, répondis-je en baissant les yeux et en sentant le rouge me monter aux joues.

Mon père s'était toujours montré tolérant et ouvert d'esprit avec moi. Mais je devais avouer que je n'étais tout de même pas très à l'aise à l'idée de lui expliquer la situation. Déjà qu'à chaud elle semblait folle, alors à froid... comment tourner ça ?

- Heu... p'pa, voilà, en fait ma sœur doit jouer le rôle de la petite-amie de mon petit-ami pour que l'on puisse vivre heureux loin de la médiatisation...

En théorie, ça paraissait simple à dire, mais là on parlait de mon père, soit l'homme le plus protecteur au monde envers moi, il ne fallait pas l'oublier... je sentis mon cœur s'emballer un peu et ma gorge se serrer rien qu'à l'idée.

Mais ai-je le choix ? Évidemment que non !

Il allait très certainement tomber sur des photos, ne serait-ce que lorsqu'il se rendrait au boulot, en passant devant les affiches publicitaires pour les magazines people. A New York, il y avait des kiosques à journaux à tous les coins de rue. Le laisser découvrir ça tout seul aurait de trop grosses conséquences sur sa confiance en moi.

Non, ça serait suicidaire et surtout mauvais pour la continuité de ma relation avec Tyler. Et puis, il va me servir de cobaye pour tester mon explication. Maman est beaucoup moins cool que lui, voire plus coriace.

Je soufflai un bon coup pour trouver la force nécessaire pour au moins relever la tête, et je vis qu'il m'observait l'air perplexe.

En même temps, c'est vrai que ma réaction de ces dernières secondes doit sembler bizarre.

Ce fut donc après ces quelques instants de réflexion, que je parvins à rassembler mon courage et me lancer dans un monologue explicatif, ne lui épargnant que les détails intimes qu'il pouvait ignorer. Il m'écouta avec patience et sérieux sans froncer le moindre sourcil. A la fin de mon discours, il me sourit, ce qui m'ôta un immense poids des épaules.

Reality - Tome 2 - Abby aux Pays des Merveilles... ou pas (Terminé)Where stories live. Discover now