10 - Paparazzis - Part 2

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* * *

Lorsque mon père m'avait proposé d'aller au restaurant, il ne m'avait pas précisé ni lequel ni quel type. Naturellement, je m'étais imaginée qu'on irait dans un petit boui-boui à la nourriture familiale et à l'ambiance chaleureuse, comme « Chez Gino », le petit italien qui se situait en bas de chez lui. Mais mon père avait apparemment décidé de fêter ma présence dignement et m'emmena dans un magnifique endroit, très chic, très luxe et surtout très cher. Heureusement que je n'avais pas pris le temps de me changer, sinon, me connaissant, je me serais pointée dans cet endroit incroyable en Jeans, sweet et baskets.

Juste l'horreur évitée de justesse !

A chaque fois que je posais les yeux sur une femme, elle portait de la fourrure ou du Chanel.

Bonjour le cliché !

Vu leur fortune, elles auraient pourtant pu faire preuve de plus d'originalité. En tout cas, si on avait donné cet argent à Drew, elle se serait fait une vraie garde-robe harmonieuse et originale. Cette fille n'était pas une suiveuse de mode, mais une lanceuse, comme elle le disait si bien. Elle aurait donc été choquée de voir tant de potentiel gâché. En ce qui concernait les hommes, le choix étant plus restreint, ils portaient tous des costumes sombres. Mais je me doutais bien que leur façon de se démarquer ce faisait essentiellement sur la marque du tailleur. Mes yeux se posèrent enfin sur le lieu en lui-même.

Époustouflant !

La salle était grande, majestueuse, mais limite bien trop calme par rapport aux nombres de clients présents.

C'est vrai que je ne suis pas dans un self non plus !

Ici, les gens parlaient à peine plus fort que le vent comme aurait dit ma grand-mère. Le lieu était en tout cas intimidant, dans des tons clairs, une déclinaison de couleurs allant de l'écru au taupe. Tout l'ensemble était élégant et coordonné, des tables aux rideaux en passant par le sol en parquet clair et les tapis moelleux parsemés par ci par là. Mais ce qui attira mon attention, ce fut la vue grandiose qui donnait sur l'Hudson River. On pouvait même apercevoir la statue de la liberté ! J'en eus le souffle coupé !

Notre table était, à mon grand soulagement, dans un coin discret et isolée par de magnifiques plantes grimpantes, disposées dans une jardinière marron clair, rehaussée d'un treillage dans le même coloris, supportant des lianes fleuries qui montaient jusqu'au plafond. Attention, je ne vous parle pas de ces vieilles plantes poussiéreuses en plastique, qui ne font qu'illusion au loin ou de celles qui tirent la tronche en laissant choir leurs feuilles jaunies par le manque d'entretien. Non, là j'étais en présence de plantes de compét' avec des fleurs bien lourdes d'un rouge carmin éclatant. La table était joliment nappée d'un tissu taupe avec des serviettes en tissus deux tons plus clairs. Face à moi, il y avait une assiette creuse posée sur une assiette plate de couleur écru. De chaque côté étaient disposés toute une tripotée de couverts dont, pour au moins la moitié, je n'avais pas la moindre idée de leur utilité ! Niveau verres, je n'étais pas mal lotie non plus ! J'étais sans voix devant tant de luxe.

Et comme à mon habitude, il fallut que je me fasse remarquer au moment où je m'installai. Grande classe, le patron en personne nous conduisit jusqu'à notre table, suivant le serveur et conversant avec mon père qu'il paraissait bien connaître. Leurs échanges étaient familiers et détendus. Arrivés à destination, le jeune homme qui serait chargé de nous tout au long de la soirée.

Ouah ! Un serveur attitré ! Si ça ce n'est pas snob !

Il décala légèrement la table et m'invita d'un geste courtois à m'asseoir. Je pris place en le remerciant et dus merder à ce moment précis. Parce que lorsqu'il repoussa la table vers moi, mon genou heurta violemment le pied. Il fut tellement surpris que j'en conclus que l'erreur venait de moi. D'ordinaire, l'opération ne devait certainement pas coûter un bleu au genou de ses clientes. Nous n'eûmes pas le temps de réagir que le directeur fusilla le pauvre employé du regard et s'empressa de prendre de mes nouvelles.

Reality - Tome 2 - Abby aux Pays des Merveilles... ou pas (Terminé)Where stories live. Discover now