Reality - Tome 2 - Abby aux Pays des Merveilles... ou pas (Terminé)

17 - Simple Life - Part 1

Mon retour à Wilston rima avec solitude...

Drew et Sam étaient en France, Tony était resté à Londres avec Jenny, Nell était partie avec Nina pour la tournée américaine... même ma sœur me manquait ! Bon si on oubliait le fait qu'elle soit dans les bras de l'être qui me manquait le plus au monde. J'avais tout de même des nouvelles de chacun d'eux régulièrement. Le plus assidu était évidemment Tyler qui ne manquait pas de faire son rapport journalier, soit par téléphone, soit par mail, lorsqu'il avait une minute de libre. Et évidemment, tout était confirmé par Nell à son insu. Ma sœur semblait se tenir tranquille, bien qu'elle ait fait deux ou trois tentatives infructueuses, détournées subtilement par Nell, Tyler lui-même ou même Nina qui s'était prise au jeu. Même si elle appréciait ma sœur, car elle ressemblait à toutes ses copines d'Hollywood, elle était sans équivoque de mon côté.

Je dus donc affronter le retour à la fac seule.

Enfin... pas tout à fait. Noah était là. Mais, hélas, nos bâtiments étaient bien trop éloignés pour que l'on puisse se retrouver entre deux cours. Par contre, dès le premier jour, il me promit de venir manger avec moi à ma pause. Il m'expliqua qu'il avait surtout envie de s'éloigner de son bâtiment pour éviter de tomber sur Mike. Ils ne s'étaient pas revus depuis qu'il s'était séparé de Nell et que Noah lui avait éclaté la tête. Nous avions donc convenu de parcourir chacun la moitié du chemin pour nous retrouver sur l'une des nombreuses pelouses du campus. Les cours ayant commencé depuis un petit moment, les affinités s'étaient sans doute déjà créées entre les étudiants. Et comme les filles allaient rentrer dans pas longtemps, je n'avais aucune envie de me faire de nouveaux amis.

Mais c'était sans compter sur la puissance des réseaux sociaux qui avait carburé tout l'été.

A peine étais-je sortie de ma voiture, que Cassy et sa bande se postèrent juste derrière moi pour m'intercepter au passage. Après avoir échangé un bonjour poli pour ma part, et limite surexcité de la sienne, elle me proposa de m'accompagner jusqu'à mon amphi, histoire de papoter un peu. Cette annonce me fit extrêmement rire, chose d'ailleurs que je ne lui cachai absolument pas. Je lui rappelai innocemment que depuis qu'elle connaissait ma sœur, elle n'avait dû m'adresser que trois mots et que, de toute façon, j'étais liée par un contrat similaire à celui de Milly concernant Tyler. Elle n'essaya même pas de masquer sa déception et tourna aussitôt les talons, me signifiant ainsi que j'avais eu raison de penser qu'elle ne venait que pour ça...

Et ce ne fut pas la seule, malheureusement.

Tous les trois mètres, je me fis arrêter par des étudiantes qui voulaient savoir si j'étais bien Abby Silver, la sœur de Milly. Après avoir sorti la même excuse qu'à Cassy une bonne centaine de fois, j'étais sur le point de renoncer à ma journée de cours. Je n'avais plus qu'une envie, me terrer chez moi.

Mais Dieu merci, ma nouvelle voisine de cours de sciences humaines était soit très consciencieuse dans ses études, soit avait vécu dans une grotte pendant l'été, car elle ne me posa aucune question. Ça me donna un peu de répit. Elle avait l'air d'ailleurs de m'ignorer, ce qui m'allait très bien. Non pas que le cours me captivait au point que je ne veuille pas en louper une miette, mais ne pas parler de ma sœur, de Tyler et des autres me faisait du bien. Mes mensonges étaient bien étudiés et avait été mis largement à l'épreuve, ce qui m'apportait une certaine assurance au final, mais devoir improviser et toujours tout calculer me fatiguait. Vivre une telle histoire m'apportait beaucoup de piment dans ma vie, mais à force, j'en avais des douleurs à l'estomac.

Alors un peu de répit me fait le plus grand bien.

Malheureusement, elle fut l'une des rares personnes dans cette fac à ne pas se soucier de moi. Lors de nos pauses déjeuner sur la pelouse, sous un arbre, et tandis que l'on parlait de tout et de rien avec Noah, neuf personnes sur dix qui passaient à proximité de nous me lançaient des regards débordants de curiosité. Et encore, ça c'était dans le meilleur des cas. Car certains, les plus courageux sans doute, s'incrustaient carrément.